La Torah, le Saint Béni-Soit-Il, et Israël

« Au commencement D. créa le ciel et la terre... » (Béréshit 1:1). A propos de ce verset, le commentateur Rashi cite le Midrash (Béréshit Rabba 1:4): « C’est pour les prémices (réshit) que D. créa le ciel et la terre. Quelles sont ces prémices? La Torah, qui s’appelle ‘début’ comme il est dit: L’Eternel me créa au début de Sa création (Mishley 8:22), et Israël - les Justes - qui sont appelés ‘prémices’, comme il est dit: Israël, consacré par l’Eternel, représente les prémices de Sa récolte (Yérémia 2:3) ».

Le mot même Béréshit a une connotation de « prémices ». La valeur numérique de la lettre beth est deux. Le monde a été créé pour deux prémices: Israël (les âmes des Justes), et la Torah. Nous devons comprendre pourquoi, effectivement, le monde a été créé exclusivement pour Israël et la Torah.

Le monde fut créé pour les Justes et la Torah parce qu’ils dévoilent la réalité de l’existence de D. dans le monde. La raison d’être des Justes dans le monde est d’enseigner aux hommes la foi en D., ce sont eux qui enseignent aux Juifs « le chemin à suivre et les actions à accomplir » (Shemot 18:20), et « ils enseignent Tes lois à Ya’akov, et Ta Torah à Israël » (Dvarim 33:10). Par ailleurs, les Justes de chaque génération bénéficient de miracles évidents, des événements surnaturels se produisent en leur faveur afin d’imprégner le cœur de chacun de la réalité de l’existence de l’Eternel, du fait qu’il n’y a pas d’autre dieu que Lui, et que rien n’est comparable à Son Unité. D’autant plus que D. « accomplit la volonté de ceux qui Le craignent » (Téhilim 145:19), des Justes, comme il est dit: « D. décrète et le Juste annule le décret » (Moed Katane 16b), ce qui signifie que chaque Juste dans sa génération proclame la connaissance du Créateur. De même, la Torah révèle la vérité et la réalité de D. dans le monde. Lorsque les Juifs étudient la Torah avec ferveur, ils parviennent à la connaissance de D., Créateur du monde. C’est ce que la Torah elle-même proclame lorsqu’elle parle de la création et que, à propos de l’existence de D., elle dit qu’Il est Vérité (Tanh’ouma, Ha’azinou 8).

Etant donné que D. est vérité et que le sceau de D. est Vérité (Shabbat 55a), l’œuvre de Ses mains est marquée de Son sceau et tout ce qu’Il a créé est Vérité (Brach’ot 5b), comme il est écrit: « Acquiers la vérité et ne la revends pas » (Mishley 23:23). C’est ce que nous affirmons dans la bénédiction qui accompagne la lecture de la Torah: « Béni sois-Tu... Qui nous as donné la Torah de Vérité ». Les âmes des Justes, descendants de Ya’akov, et tous les Enfants d’Israël, sont pénétrés de cette Vérité comme il est dit: « Tu as donné la Vérité à Ya’akov » (Mich’a 7:20), ou encore: « Les Justes sont Vérité, leurs paroles Vérité, et tout ce qu’ils font est Vérité » (Midrash HaGadol, H’ayé Sarah 23:11). L’Eternel, la Torah et les Justes (Israël) sont Vérité et c’est ce que le Zohar exprime (III 73a): « La Torah, le Saint, béni soit-Il, et Israël sont Un ».

Ce sens est indiqué par le premier verset de la Torah. Les dernières lettres des mots « Béréshit bara Elokim » - Au commencement D. créa... les lettres aleph, mem, tav,  composent le mot émet, Vérité, car tout ce que D. a créé, la Torah et les âmes des Justes, tout est Vérité. Nos Sages ont souligné le lien entre D., la Torah et les Justes, en disant que « le Créateur est appelé Juste » (Shoh’ar Tov 19:7) comme il est écrit: « L’Eternel est Juste dans toutes Ses voies » (Téhilim 145:17). Les Sages ajoutent: « Le Juste est vie » (Avot D’Rabbi Nathan 34:10) et « la Torah est vie, elle est l’élixir de vie du monde (Yirouvin 54a). L’Eternel, les Justes (Israël) et la Torah, sont unis comme des amants inséparables.

C’est pour la Torah et pour Israël qui sont Vérité, que D. a créé le monde, afin qu’ils dévoilent au monde la vérité de Son existence, et l’un ne peut exister sans l’autre - ni la Torah sans les âmes des Justes, ni Israël sans la Torah, comme il est dit: « Israël ne peut vivre que par la Torah » (Tanh’ouma Beshalah’ 25). Sans la Torah et sans les âmes d’Israël, la grandeur et la vérité de D. ne peuvent être connues. L’une dépend de l’autre; la vérité de l’existence de D. se manifeste grâce à la Torah et aux Justes d’Israël, prémices de Sa création, et « un triple lien ne se rompt pas facilement » (Kohélet 4:12). Si par malheur l’homme devait provoquer la rupture de ce lien en fautant, qu’il s’empresse de corriger sa faute, et tout rentrera dans l’ordre grâce à son regret et à son repentir, qui sont aussi prémices, création antérieure à la création du monde, comme nous disent les Sages (Pessah’im 44b): « D. créa sept choses avant de créer le monde », et l’une d’elles est le repentir. Lorsque l’homme regrette sincèrement sa faute, D., la Torah et Israël sont à nouveau unis par un même lien.

Ce qui précède nous permet de relier le dernier verset de la Torah: »...aux yeux de tout Israël », à son premier verset: « Au commencement D. créa... »

La première lettre de la Torah, qui s’ouvre par le récit de la création, est beth, dans le sens de bayt, maison, et la dernière lettre de la Torah est lamed, « ...aux yeux de tout Israël », qui indique le limoud,  l’enseignement. Le rapprochement de ces deux lettres indique que le monde fut créé et continue d’exister grâce à la maison d’étude dans laquelle les Juifs apprennent et transmettent la Torah.

La première lettre de la Torah, le beth du mot béréshit, et la dernière lettre, le lamed du mot Israël, montrent que c’est pour la maison d’étude et pour Israël qui sont réshit, prémices, que le monde fut créé, afin de nous faire connaître la réalité et l’omnipotence de D., Créateur du monde. Tel est le lien qui unit la fin de la Torah à son début qui raconte le commencement du monde, et les Enfants d’Israël enseignent cette vérité.

Cela explique pourquoi, lors de la fête de Simh’at Torah (la Célébration de la Torah), nous ne clôturons pas la lecture de la Torah, mais dès que nous en avons terminé la lecture par les mots « aux yeux de tout Israël », nous enchaînons immédiatement « Au commencement D. créa... » Si la Torah se termine par la lettre lamed qui fait référence à l’étude de la Torah (limoud), comment peut-on la séparer de la lettre beth, qui indique la maison d’étude, d’autant plus que toute distraction dans l’étude de la Torah en fait perdre le bénéfice, comme le disent les Sages (Avot III:7): « Celui qui est en chemin, et interrompt sa méditation sur la Loi pour admirer un bel arbre est considéré comme se mettant lui-même en danger ». Et donc, après le mot Israël, dernier mot du Pentateuque, nous enchaînons tout de suite: Béréshit...  ce qui montre qu’il faut continuer à étudier la Torah dans la maison d’étude, puisque Israël et la Torah sont à l’origine de tout; c’est pour eux que le monde fut créé, ce sont eux qui proclament la grandeur de D. dans le monde. Il nous faut méditer la Torah jour et nuit, comme il est écrit: « Elle est notre vie et la longueur de nos jours, et nous la méditerons jour et nuit ».

Le Midrash (Shemot Rabba 33:1) dit: « Il existe un type de transaction où le vendeur se vend avec l’objet vendu. D. a dit à Israël: Je vous ai donné Ma Torah, ne la délaissez pas, Je vous ai donné un enseignement de qualité, ne l’abandonnez pas » (Mishley 4:2) et c’est comme si Je Me suis Moi-même donné à vous. On peut illustrer cela par une allégorie: un roi avait une fille unique. Un prince vint la demander en mariage. Au moment où le prince voulut retourner dans son pays avec son épouse, le roi lui dit: Ma fille, que je t’ai donnée en mariage, est ma fille unique. Je ne peux pas me séparer d’elle, je ne peux pas non plus t’empêcher de partir avec elle puisqu’elle est ta femme. Je te demande donc une faveur: partout où tu iras, réserve-moi une chambre, afin que je puisse loger avec vous, car je ne peux me séparer de ma fille. C’est ce que D. dit à Israël: Je vous ai donné Ma Torah. Me séparer d’elle M’est impossible, vous dire de ne pas la prendre est impossible, mais partout où vous serez, réservez-Moi un lieu où Je puisse résider, comme il est écrit: « Ils Me construiront un sanctuaire... » (Shemot 25:8) ».

Figurativement, D. a uni Israël à la Torah, selon le Midrash (Shemot Rabba 33:7) concernant le verset: « Elle est l’héritage (morasha)  de la communauté de Ya’akov » (Dvarim 33:4): « Il ne faut pas lire morasha, héritage, mais plutôt mé’ourassa, fiancée ». Cela nous enseigne que la Torah est fiancée à Israël comme il est écrit: Tu m’es fiancée pour toujours (Oshéa 2:21) ». Partout où Israël et la Torah se trouvent unis, se trouve aussi la Présence de D. car telle était la condition préalable de leur union, et c’est dans ce sens qu’il est dit que la Torah, le Saint, béni-soit-Il, et Israël sont unis. Dorénavant, la raison d’être de l’homme dans le monde est de maintenir cette union en étudiant régulièrement la Torah et en observant ses commandements. Suivre la voie de la Torah, c’est proclamer l’existence et la vérité de D. et faire régner Sa Présence dans le monde, comme il est écrit: « Construisez-Moi un sanctuaire afin que Je réside parmi vous ».

Sans doute, ce sont des choses difficiles à comprendre. Les Sages disent (Béréshit Rabba 1:1): « Deux mille ans déjà avant la création du monde, le Saint, béni soit-Il, se réjouissait en compagnie de la Torah comme il est écrit: « J’étais dans un enchantement perpétuel » (Mishley 8:30). Avant qu’Il ne donne la Torah à Israël, elle était pour Lui une source de joie permanente, elle était à Ses côtés « ouvrière et pédagogue... » Bien que D. soit pour ainsi dire triste de Se séparer de la Torah, Il la donne néanmoins à Israël, avec la liberté d’en observer ou non les lois. Est-ce que dorénavant D. ne pourra plus continuer à se réjouir de la Torah comme auparavant? Les Sages demandent (Brach’ot 5a): « Quelle différence y-a-t-il entre un homme qui vend un bien, et D.? » Et ils répondent: « Lorsqu’un homme vend un objet, l’acheteur est heureux et le vendeur est triste, mais du moins a-t-il reçu une certaine somme d’argent en échange. Par contre, lorsque D. donne la Torah à Israël, Il est heureux comme il est écrit: « Je vous ai donné un bon enseignement » (Mishley 4:2). De quoi D. Se réjouit-Il, car enfin quelle compensation reçoit-Il en échange? La comparaison n’est pas adéquate, car le roi continue à résider avec sa fille dans sa nouvelle résidence et à se réjouir en sa présence, et le Saint, béni soit-Il, ne trouverait-Il  plus de joie dans la Torah?

Tentons, avec l’aide de D., d’expliquer cette comparaison.

Les Sages témoignent que D. continue à se réjouir de la Torah, même après l’avoir donnée à Israël en acquisition inaliénable, comme il est dit: « Je vous suis acquis avec la Torah » (Shemot Rabba, ad. loc.) et ils ajoutent que D. ne délaisse pas la Torah: « Depuis le jour où le Temple fut détruit, D. ne dispose plus dans Son monde que des quatre coudées de la loi » (Brach’ot 8a, Zohar III 402b). Et encore: « Chaque jour, le Saint, béni soit-Il, renouvelle des aspects de la loi dans la Cour céleste » (Béréshit Rabba 49:6, 64:4), ou encore: « Le Saint, béni soit-Il, est occupé par les textes écrits le jour, et la nuit par la loi orale » (Shoh’ar Tov 19:7). Ceci n’est vrai que lorsque les Juifs comprennent l’importance et la grandeur de la Torah et qu’elle emplit leurs pensées jour et nuit. Ce faisant, ils satisfont D. et manifestent Sa puissance, comme disent les Sages: « Israël donne de la puissance à la Cour céleste », ou encore (Dvarim Rabba 2:26): « Israël entoure le Saint, béni soit-Il, de dix parures ». Surtout, Israël veille sur la Torah: les décrets rabbiniques la protègent comme des barrières et les exégèses en sont les signaux explicatifs (Yirouvin 54b, d’après Yérémia 31:21), accentuant la gloire et la splendeur de la Torah et il n’y a pas pour D. de plus grand bonheur. Lorsque Israël et les Justes s’occupent de Torah et en observent les commandements, c’est pour D. un grand bonheur et une source de joie. Chaque Juif possède une âme divine, qui émane de l’essence de D., et lorsque le Juif est plongé dans la Torah, D. en éprouve du plaisir comme il est écrit (Dvarim 32:9): « Son peuple est la part de l’Eternel, Ya’akov est le lot de Son héritage ». C’est dire qu’Israël est une partie de D., une partie de la Divinité Unique, Israël est Son peuple, le peuple de D. En quoi? Par la Torah qui unit Israël à son D.  Grâce à ce lien et au fait qu’Israël observe la Torah, D. est pour ainsi dire consolé et heureux d’avoir donné la Torah à Israël, et c’est comme si Lui-même continuait à jouir comme auparavant de la Torah.

A présent, la comparaison est parfaite. De même que ce roi, père d’une fille unique, demande à son gendre de lui réserver une chambre partout où il ira afin qu’il puisse s’y rendre, ainsi le Saint, béni soit-Il, souhaite une résidence permanente où Il puisse se réjouir avec Israël lorsqu’il étudie la Torah. Le Saint, béni soit-Il, est présent partout où un Juif consacre du temps à l’étude de la Torah, et Il étudie avec lui (voir Tamid 32a). C’est ce qui remplit D. de joie.

Par contre, celui qui dédaigne l’étude des Ecritures Saintes et n’en fait pas son bonheur, ne connaît pas le plaisir de l’âme - cette partie divine -  que procure la lumière de la Torah, et le Saint, béni soit-Il, en est attristé. Un tel homme perd son âme, car Israël ne peut pas vivre sans Torah (Tanh’ouma Beshalah’ 25). Les fautes que nous commettons empêchent l’âme de tirer profit des paroles de la Torah et dans ce cas, D. n’en retire aucun plaisir et Il ne peut pas se réjouir.

Cela nous permet de comprendre le verset (Dvarim 27:26): « Maudit celui qui ne respectera pas les paroles de cette Loi... » On sait que le mot zoth (cette) indique la Torah, comme il est écrit: « Ceci est la Torah... » (voir Menah’ot 53b), et zoth fait allusion à la Présence Divine (Zohar H’adash 170b). Celui qui n’étudie pas la Torah et ne réserve pas une place dans sa vie à la Présence Divine, est maudit. La Torah n’a été donnée à Israël qu’à condition qu’il s’y attache, pour que la Présence de D. puisse résider avec Israël et parmi ses enfants, et que leur lien ne soit pas rompu. Mais si le Juif n’observe pas les préceptes de la Torah, la Présence Divine le quitte et le lien entre D., la Torah et le Juif, est rompu et il est écrit à ce sujet: « Maudit celui qui ne respectera pas les paroles de cette Loi... » Mais celui qui maintient son attachement à D. et à la Torah est béni, comme il est écrit: « Béni celui qui observe les paroles de cette Loi... »

Tant qu’Israël n’avait pas reçu la Torah, D. ressentait crainte et inquiétude. Comment pouvait-Il continuer à Se réjouir de la Torah qui était pour Lui joie permanente? Lorsque les Enfants d’Israël ont accepté le joug de la Torah, la joie de D. fut immense, car dorénavant Il n’était plus seul à jouir de la Torah, participaient tous ceux qui l’étudient, et « les Lois de l’Eternel sont intègres, elles réjouissent les cœurs » (Téhilim 19:9).

Cela nous permet de comprendre pourquoi « il n’y a pas en ce monde de récompense pour l’obéissance à un commandement de la Torah » (Kidoushin 39b). Celui qui se consacre tout entier à la Torah et parvient à une connaissance claire de la vérité de l’existence de D., a le corps et l’âme unis dans l’Unité de D., et il est nécessairement rempli de bonheur et ressent une joie intense. Son observance de la Torah et de ses préceptes attestent alors de l’Unité du Saint, béni soit-Il, et de Sa Présence en Israël. Cette joie est telle qu’il n’est besoin d’aucune autre récompense en ce monde, à partir du moment où l’homme a senti et compris que « l’Eternel est bon en tout » (Téhilim 34:9). La lumière de la Torah et de la Présence Divine fait sa joie, telle est sa récompense. A-t-il besoin d’autre chose? De plus, l’étude de la Torah l’a amené à perfectionner ses qualités, puisqu’il a peiné afin d’obtenir les quarante-huit vertus qui permettent d’acquérir la Torah (Avot VI:5), jusqu’à ce que, grâce à la Torah, il parvienne à bénéficier de tous les bienfaits cités dans cet enseignement de nos Sages. Se sentir encore plus fortement liés à D., approcher encore plus vivement Sa vérité, est la plus grande récompense possible des Justes, la seule vraie, et ils n’ont besoin d’aucune autre rémunération.

Cette situation est comparable à celle d’un fils qui rentre à la maison, et qui aperçoit de loin son père, venu à sa rencontre. Le fils commence à courir plus vite vers son père qu’il aime tellement, et au fur et à mesure qu’il se rapproche de lui, son père lui paraît de plus en plus grand, jusqu’à ce que, de plus en plus près et sur le point de pouvoir toucher son père tant aimé, il le voit dans toute sa grandeur et dans toute sa splendeur. Combien grande est la joie qu’il ressent à ce moment-là! Aucune fortune au monde ne pourrait remplacer le bonheur qu’il a de se retrouver auprès de son père.

Il en est de même entre l’homme et D. Lorsque l’homme se rapproche de D., qu’il s’attache à la Torah et à la Présence Divine, sa joie est grande, mais le bonheur est à son comble lorsqu’il est vraiment proche de D. et ce n’est qu’après la mort que D. récompense l’homme de tous les efforts qu’il a faits cours de sa vie sur terre. Aucune richesse, aucun bonheur ne valent la récompense qu’il recevra alors pour avoir ajouté splendeur et gloire à son âme dans ce monde et s’être élevé à un si haut degré. L’élévation de son âme dans le monde à Venir sera sans commune mesure avec sa situation en ce monde, lorsqu’elle séjournait dans le corps de l’homme. Dans ce monde, l’homme ne fait que s’approcher de plus en plus de D., mais l’élévation et la récompense de l’âme lui sont réservées dans le monde à Venir.

Ceci explique pourquoi au début de la création (et pour chaque homme individuellement), l’âme, qui est sainte, souffre lorsqu’elle doit quitter les Cieux et descendre sur terre. Elle souffre de devoir quitter son séjour d’origine sous le Trône divin et descendre en ce bas monde, car si dans les Cieux elle se nourrit de sainteté et jouit de la lumière divine, sur terre, qui sait ce qu’il adviendra d’elle? D. amadoue l’âme et la persuade de descendre sur terre où elle aura la possibilité de s’élever aux plus hauts degrés, de monter encore plus haut et d’atteindre les sommets les plus sublimes des Cieux, et ceci lorsque l’homme lie son âme - la part divine qui est en lui - à la Torah.

En vérité, tel est le but de chaque homme en ce monde. La Torah décrète: « Tu aimeras l’Eternel ton D. de tout ton cœur et de toute ton âme et de toutes tes forces » (Dvarim 6:5) et le Rambam (Séfer HaMitzvot, Commandement Positif 3), écrit: « Nous avons reçu le commandement d’aimer le Très Saint, en méditant Ses lois, Ses paroles et Ses actions afin de parvenir à une claire connaissance de Lui, et de jouir au mieux de cette connaissance. Tel est le comble de l’amour qui nous est ordonné... » C’est dire que l’amour pour le Créateur provient de la connaissance vraie de Son existence et de Sa divinité, et c’est grâce à cette connaissance que l’homme est proche de son Créateur, dans ce monde et dans le monde à Venir.

Il est écrit (Béréshit 1:1): « Au commencement D. créa le ciel et la terre », et là le ciel précède la terre, et par la suite (ibid. 2:4) il est écrit: « Le jour où l’Eternel D. créa la terre et le ciel », et là la terre précède le ciel (voir à ce sujet Midrash Béréshit Rabba 8:15, où il est dit que le ciel et la terre furent créés simultanément).

Ce que nous avons dit plus haut nous permet de résoudre cette contradiction. La Torah tient du Ciel et l’homme tient de la terre, du monde matériel, comme il est écrit: « Et la terre est donnée aux hommes » (Téhilim 115:16). De même qu’il est impossible à la Torah - au ciel - de se perpétuer sans l’homme qui habite la terre, de même la terre - l’homme - ne peut pas se perpétuer sans le ciel, sans Torah. De même que le ciel est vital pour la terre et la terre pour le ciel, de même l’homme est essentiel à la Torah et la Torah essentielle à l’homme. Telle est la finalité de la Création: la création du ciel pour l’homme et la création de l’homme pour le ciel, tous deux inséparablement liés. Plus l’obligation de l’homme envers la Torah est grande, plus l’obligation de la Torah envers l’homme est manifeste, si bien que la Torah élève l’homme bien au-dessus de sa situation lors de sa venue au monde.

Cela enseigne à chacun d’entre nous combien il est grave de délaisser la Torah et d’en abandonner l’étude, et combien lourde est la punition, car la Torah est l’âme supérieure, la partie divine en nous. C’est elle qui donne la vie à l’âme par son attachement à D. Combien l’âme souffre de l’abandon de l’étude de la Torah, et combien la Torah est affligée d’avoir été détachée du Créateur, béni soit-Il, et de ne plus pouvoir Lui procurer la même joie que par le passé. C’est pourquoi il est important de ne pas délaisser l’étude de la Torah. Il faut s’y plonger régulièrement, jour et nuit, comme nous sommes tenus de le faire, et alors, le lien indissoluble entre la Torah, le Saint, béni soit-Il, et Israël, reste un lien éternel.

 

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