La division aggrave l’exil l’union permet la rédemption

« Et Ya’akov fit venir ses fils et leur dit: Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. Pressez-vous pour écouter... » (Béréchith 49:1-2). « Il voulait leur révéler la fin des temps, mais l’inspiration divine l’abandonna, et il leur parla d’autre chose » (Rachi ad. loc., Pessa’him 46a).

Ce verset ainsi que le commentaire des Sages demandent à être expliqués, car ils sont étonnants.

1. Pourquoi l’inspiration divine abandonna-t-elle Ya’akov, si bien qu’il fut incapable de révéler la fin des temps? N’aurait-il pas été préférable de révéler à ses enfants ce qui arriverait car, en voyant toutes les prophéties se réaliser, leur foi en aurait été renforcée, ce qui les aurait aidés à se repentir, et ils auraient eu la consolation de savoir que le temps de la rédemption était proche.

2. Il nous faut aussi comprendre pourquoi Ya’akov est appelé « un homme de vérité », comme il est écrit (Zakharia 7:20): « Tu donnas la vérité à Ya’akov ». Tout ce qu’il disait se réalisait et il était impossible que sa bouche profère une parole mensongère ou quelque mot qu’il pût regretter, car « D. ne cause pas d’accident par l’intermédiaire d’hommes vertueux » (Yebamoth 99b; Ketoubot 28b; ‘Houlin 5b).

3. Si l’on suppose que D. ne désirait pas que Ya’akov révèle la fin des temps à ses enfants, pourquoi ne pas l’interdire? Dans ce cas, il n’aurait pas dit à ses enfants: « Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours », mais il les aurait bénis comme l’avaient fait ses parents. Pourquoi ne pas l’empêcher de parler en tout premier lieu?

A vrai dire, Ya’akov ne prononça rien d’équivoque. Il dit exactement ce qu’il avait l’intention de dire, et ses allusions sont claires pour qui veut les comprendre. L’inspiration divine l’abandonna parce qu’il voulait leur dire des choses explicites, mais il gardait le droit de révéler par allusion les raisons de l’exil, la rédemption et la fin des temps.

Chacun doit savoir que tout ce qui lui arrive dépend de sa propre conduite. Chacun doit comprendre que ses problèmes ou ses souffrances sont des signes de sa propre défaillance. Il doit alors passer en revue ses actes et les corriger (Brach’ot 5a) pour hâter sa propre rédemption. Car « tout est entre les mains de D. sauf la crainte de D. » (Brach’ot 33b; Zohar I, 59) qui ne dépend que de l’homme. Le fait est qu’il n’y a pas de terme fixe pour la fin des temps ni de date déterminée pour la fin de l’exil. Chacun a la possibilité de hâter la rédemption ou de la retarder.

Nous en avons la preuve dans « l’Alliance entre les Morceaux » entre D. et Avraham, où D. décréta que les Enfants d’Israël seraient exilés pendant quatre cents ans (Béréchith 15:13). Mais comme ils se sont repentis et ont veillé à observer de nombreux commandements, ils ont hâté le temps de la rédemption, comme il est dit (Vayikra 32:5; Bamidbar Rabah 13:17): « Les Enfants d’Israël ont précipité la rédemption d’Egypte et ils furent sauvés par de grands miracles au bout de deux cent dix ans ».

Tout dépend de la conduite de l’homme. Les Enfants d’Israël ne devaient séjourner que peu de temps dans le désert avant d’entrer en Terre d’Israël, mais pour avoir médit du pays, ils furent retenus dans le désert pendant quarante ans (Bamidbar 14:34; Sifri Devarim 1:2), « Selon le nombre de jours que vous avez exploré le pays, autant de jours, autant d’années vous porterez la peine de vos crimes, pendant quarante ans ».

On pourrait se demander: N’y avait-il pas en Egypte de gens qui ne méritaient pas d’être sauvés? En quoi l’abréviation du séjour en Egypte est-elle une preuve que la rédemption fut anticipée, étant donné qu’il y avait des gens qui, par leur conduite, retardaient la rédemption?

C’est que, lorsque D. voit que la majorité de la génération mérite la rédemption, Il donne aux coupables leur dû et fait venir la rédemption, comme il est dit (Chemoth Rabah 14:3; Rachi Chemoth 10:22) concernant la plaie de l’obscurité: « Il y avait en ce temps-là des gens méchants qui ne voulaient pas sortir d’Egypte. Ils sont morts durant les trois jours d’obscurité afin que les Egyptiens ne voient pas leur enterrement et ne disent pas: eux-aussi sont atteints par les plaies, comme nous ».  D. a éliminé ceux qui voulaient causer des divisions parmi les Enfants d’Israël pour les empêcher de sortir, ceux qui voulaient plonger définitivement le monde dans l’obscurité, et il ne resta que ceux qui méritaient de sortir et qui furent promptement sauvés.

Nous comprenons maintenant pourquoi D. priva Ya’akov de l’inspiration divine et l’empêcha de révéler à ses enfants la fin des temps. La fin des temps ne se détermine pas à une date fixe puisque tout dépend des actes de l’homme, s’ils sont bons ou mauvais. C’est ce qui est dit (Edouyot 5:7): « Tes actes te rapprocheront (du but) et tes actes t’en éloigneront ». S’il n’est pas possible de révéler la fin des temps explicitement, il est possible d’indiquer comment hâter la rédemption. C’est ce que fit Ya’akov. De quelle façon?

Il est écrit: « Rassemblez-vous... pressez-vous... écoutez... » Ya’akov met ses enfants en garde et leur fait savoir que leur manque d’unité était la seule raison de l’exil et que s’ils étaient unis fraternellement, sans divisions, la rédemption serait venue d’elle-même. Il en est de même de la fin du dernier exil, comme il est dit (Tan’houma Nitsavim 1): « La rédemption ne viendra que lorsque les Enfants d’Israël seront unis ». C’est un principe fondamental de la Torah (Yérouchalmi Nédarim IX:4), comme le dit Rabbi Akiva à propos du verset (Vayikra 19:18): « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Il est dit Réékha, ton prochain, et non Haverkha, ton ami, afin de nous signifier que même si le prochain est Raa Lekha, méchant envers toi, et qu’il a envers toi des mauvaises pensées, il faut l’aimer comme toi-même. C’est cet amour qui unit tout le peuple, avec l’aide de D. Mais afin de parvenir à cet amour, il faut, par de grands efforts personnels, corriger ses propres défauts, et ainsi nous hâterons le temps de la rédemption.

Outre la nécessité d’être unis, nous trouvons dans les paroles de Ya’akov à ses enfants d’autres allusions. Il leur a révélé la suite des époques, ainsi que le fait que le Messie serait un descendant de la tribu de Yéhouda, comme il est écrit (Béréchith 49:10): « Jusqu’à l’avènement de Chilo, auquel obéiront les peuples », et Chilo est l’un des noms du Messie (Sanhédrin 98b). Il a aussi fait allusion au fait que Réouven avait perdu le droit d’aînesse au profit de Yossef (Béréchith Rabah 98:5) lorsqu’il lui dit: « Tu es impétueux comme l’onde, tu as perdu ta noblesse car tu as attenté au lit paternel, tu as flétri l’honneur de ma couche » (Béréchith 49:4). Réouven perdit ses privilèges de fils aîné à cause de son impulsivité.

Dans ses bénédictions, Ya’akov indique à Chimon et Lévi combien l’unité est importante et combien on perd à être désuni. Le clan de Kora’h (de la tribu de Lévi) fut puni pour avoir causé des dissensions entre les Enfants d’Israël, et ils furent engloutis. Ya’akov prie (ibid. 49:6): « Ne t’associe point à leurs desseins, ô mon âme! Mon honneur, ne sois pas complice de leur alliance! » Il ne veut pas que son nom soit associé aux dissidences entre les tribus de Chimon et Lévi. Et Zimri, chef de la tribu de Chimon, a fauté avec Kozbi, fille de Tsour (Bamidbar 25:14). Ya’akov leur expliqua que de tels actes aggravent l’exil et que « les dissensions sont un déshonneur envers D. » (Sanhédrin 109b).

Ceci dépasse l’entendement. Comment les chefs des tribus d’Israël pouvaient-ils douter des paroles de Ya’akov? Comment pouvaient-ils ignorer que les dissensions entraînaient des dommages et provoquaient la colère de D.? Les Sages remarquent (Bamidbar Rabah 18:10) que le mot MaHLoKéT, division, est formé des premières lettres des mots: Maka (coup), Harone (colère), Lakouy (manque), Kélala (malédiction), Toava (abomination). Combien de gens se laissent entraîner à des dissensions! Et pourtant, Ya’akov nous a prévenus! (Il a parlé à ses fils uniquement par allusion, car si eux-mêmes ne commettaient pas cette faute, leurs descendants pourraient s’en rendre coupables, et D. tient compte de tout et rien ne Lui est caché).

Ce qui nous montre que Ya’akov fit à ses enfants des révélations importantes, mais la seule chose qu’il aurait voulu leur dire et qui lui fut cachée est la date exacte de la rédemption, et cela pour deux raisons:

1. La rédemption dépend de l’homme, qui doit faire l’effort de la mériter, et chacun a la possibilité d’avancer ou de retarder le temps de la rédemption.

2. Le repentir peut amener la rédemption avant le temps fixé, comme ce fut le cas pour les Enfants d’Israël qui sont sortis d’Egypte avant les quatre cents ans décrétés dans « l’Alliance entre les Morceaux ». Il est dit (Zohar I, 129b): « Le repentir peut se faire en un instant et à tout moment, et alors il est possible de bouleverser littéralement tous les mondes », et aussi (Avoda Zara 10:17): « Il en est qui gagnent leur monde en un instant », car un repentir total peut transformer le monde et amener la rédemption avant son temps.

Et donc D., dans Sa grande bonté, empêcha Ya’akov de révéler à ses fils la date exacte de la fin des temps, et ne lui permit que de parler par allusion. L’homme est doté du libre arbitre. S’il fait un retour sincère et total à D., il peut effectivement transformer les événements. Il est possible que les Enfants d’Israël se repentissent et que la rédemption se fasse plus tôt que le temps annoncé par Ya’akov, et il en résulterait rétrospectivement que Ya’akov aurait prononcé une prophétie mensongère, à D. ne plaise! Mais « D. ne cause pas d’accident par l’intermédiaire d’hommes vertueux » (Kétouboth 28b), et c’est pourquoi Ya’akov ne révéla pas le temps de la rédemption, mais parla d’autres choses, et uniquement par allusions.

Nous voyons que la dissension dérange l’ordre naturel du monde, et combien les disputes et les discordes sont néfastes. Par contre l’union est bénéfique à l’ordre du monde, et elle rapproche le temps de la rédemption, comme l’indiquent les bénédictions de Ya’akov à ses fils.

Nous pouvons maintenant expliquer les pensées qui ont motivé les décisions de Pharaon, roi d’Egypte.

1. Il est difficile de comprendre le comportement de Pharaon envers les Enfants d’Israël. Si Pharaon se sentait menacé par leur croissance, comme il est dit (Chemoth 1:10): « Usons d’expédients contre eux, autrement ils se multiplieront et se joindront à nos ennemis pour nous combattre et nous chasser du pays », pourquoi les a-t-il laissés en vie? Il aurait dû décréter la peine de mort contre tous, et pas seulement contre les nouveau-nés mâles, ou bien les renvoyer avant qu’ils ne représentent un danger démographique véritable, d’autant plus que ses astrologues l’avaient prévenu (Chemoth Rabah 1:18): « Il va naître chez les Juifs un enfant qui détruira l’Egypte et fera sortir les Juifs en grande pompe ». Pourquoi use-t-il de stratagèmes contre les enfants mâles et laisse-t-il en vie les hommes et les femmes, ce qui signifie prendre un grand risque?

2. Si Pharaon ne craint pas vraiment les Juifs et qu’il cherche seulement à profiter de leur présence et de leurs compétences, il est difficile de comprendre quel avantage il espère obtenir en leur imposant un cruel esclavage. Pharaon savait combien le gouvernement de Yossef avait été bénéfique, combien il avait affermi le royaume et fait de l’Egypte un puissant empire. A plus forte raison, un peuple tout entier pouvait être d’un grand profit à l’Egypte, s’il avait été bien traité. Mais au lieu de cela, il use d’expédients, il les oblige par un dur esclavage à lui construire des villes d’approvisionnement, Pithom et Ramsès, et il tue les nouveau-nés mâles. Pharaon s’est lui-même privé des bienfaits qu’il aurait pu obtenir des Juifs, de leurs capacités et de leur sagesse. Pourquoi a-t-il agi de la sorte?

3. Ce qui est étonnant par-dessus tout c’est que, lorsque les Enfants d’Israël faiblirent, Pharaon nomma des commissaires égyptiens et des surveillants parmi les Enfants d’Israël à qui il ordonna: « Désormais, vous ne fournirez plus de paille au peuple pour la préparation des briques » (Chemoth 5:6-7), « qu’il y ait une surcharge de travail, et qu’ils y soient astreints » (ibid. v. 9). Il est difficile de comprendre pourquoi Pharaon ne se fie pas aux surveillants égyptiens, mais se repose sur les préposés juifs? N’aurait-il pas dû faire confiance aux surveillants égyptiens, plutôt que de se fier aux préposés juifs qui étaient leurs frères et qui ne feraient pas leur travail avec le même enthousiasme et les mêmes résultats? Nous voyons qu’ils ne fournissaient pas le travail exigé d’eux (ibid. 5:14): « On frappa les surveillants des Enfants d’Israël (que les commissaires de Pharaon leur avaient préposés), en disant: Pourquoi n’avez-vous pas rempli votre tâche? » Pourquoi Pharaon nomme-t-il des surveillants juifs qui ne lui sont d’aucun profit, au contraire? Quelle était son intention?

Pour répondre à ces questions, il faut expliquer que Pharaon savait que Ya’akov avait fait son testament en faveur de ses enfants et leur avait conseillé de vivre unis et attachés les uns aux autres afin d’amener la rédemption. Dathan et Aviram dénoncèrent Moché, comme il est dit (Chemoth 2:14): « La chose est découverte... » et les Sages commentent (Chemoth Rabah 1:34): « Moché se demandait avec étonnement en quoi les Enfants d’Israël étaient plus fautifs que les autres nations pour être soumis à un dur esclavage mais, à ce moment-là, il se rendit compte qu’ils méritaient leur sort à cause de leurs calomnies ». Moché fut contraint de fuir l’Egypte et il habita au pays de Midian pendant quarante ans (Pessikta Zouta Chemoth 4:10; Tan’houma ad. loc.), d’autres disent pendant soixante ans. Ce n’est qu’à son retour qu’il rapporta aux Enfants d’Israël la parole de D.: « J’ai fixé Mon attention sur vous et sur ce que l’on vous a fait en Egypte et J’ai résolu de vous faire sortir du servage de l’Egypte » (Chemoth 3:16). Les Enfants d’Israël ont compris qu’il ne leur suffisait pas de vivre séparés des non-juifs s’ils se calomniaient les uns sur les autres, et qu’ils devaient rester solidaires, tout comme ils n’avaient pas changé de noms, de langue et de façon de s’habiller. Il ne nous suffit pas de nous séparer des étrangers, nous devons aussi être unis entre nous et  nous imposer une conduite encore plus parfaite afin de hâter la rédemption.

Pharaon, le roi d’Egypte, savait tout cela. D’un côté il désirait faire bénéficier son pays des compétences et du savoir-faire des Enfants d’Israël ainsi que de leur courage mais, par ailleurs, il craignait leur unité exemplaire. Il aurait préféré qu’ils vivent assimilés aux Egyptiens. Lui-même, autant que ses conseillers et ses ministres, savait qu’il était impossible d’obtenir l’assimilation des Juifs tant qu’ils étaient unis. C’est pourquoi il décida de briser tout d’abord leur unité et leur foi. Comment parvenir à ce but? En les soumettant à un dur esclavage (Chemoth 1:13) qui les amènerait au désespoir et au doute. C’est un fait que le désespoir conduit à des querelles, à des disputes et empêche de se soucier du bien-être des autres. Dans une telle situation, chacun ne s’occupe que de lui-même et de son propre intérêt, et ne cherche qu’à se sauver lui-même, sans tenir compte de l’autre. Tel était le but visé par Pharaon.

« Celui qui réside dans les Cieux en rit, le Seigneur se raille d’eux » (Téhilim 2:4). Dans Sa grande bonté, D. a déjoué les plans et les projets de Pharaon afin de l’empêcher de nuire aux Juifs et « Plus il les opprimait, plus la population se multipliait et augmentait » (Chemoth 1:12). Les Enfants d’Israël comprirent les ruses de Pharaon, ils savaient qu’il voulait les amener à se disputer et à se haïr afin qu’ils se confondent aux non-juifs et ne sortent jamais d’Egypte. Mais les Enfants d’Israël restèrent fraternellement unis, leurs femmes « gardèrent leur amour et encouragèrent leurs maris en leur apportant des poissons pêchés dans le fleuve, ainsi que de l’eau à boire et de quoi se laver et elles enfantaient dans les champs, sous les pommiers en fleurs » (Sotah 11b). « C’est grâce au mérite des femmes vertueuses de cette génération que les Enfants d’Israël furent sauvés d’Egypte » (Bamidbar Rabah 3:4). Grâce à elles, D. fit pour nous des miracles.

En voyant que ses projets échouaient et qu’au lieu d’être désunis et de se haïr, les Enfants d’Israël multipliaient les manifestations d’amour réciproque et s’entraidaient dans la peine, Pharaon ourdit un autre plan: il nomma des surveillants juifs pour inciter les travailleurs à se révolter contre eux. Dans ce but, il ordonna de ne plus leur donner de paille tout en maintenant leur obligation de fournir quotidiennement la même quantité de briques (Chemoth 5:8), chose irréalisable. Certainement, ils allaient vite en venir à des disputes. Il est difficile de croire qu’il ait pu penser réussir à semer des dissensions et que des Juifs allaient faire souffrir leurs frères. Effectivement, son plan échoua  car les surveillants avaient compris l’intention de Pharaon et au lieu d’être des Nogshim, des oppresseurs, ils sont devenus des Niguashim, ils les ont soutenus et aidés si bien que les commissaires égyptiens battaient les surveillants eux-mêmes. Les Enfants d’Israël parvinrent à souder une union d’autant plus forte qu’ils voyaient avec quelle cruauté leurs surveillants étaient battus à cause d’eux. Pharaon espérait amoindrir leur foi en D. et en Moché, mais il ne parvint ni à briser leur unité ni à semer le doute dans leur esprit. Les surveillants juifs partageaient les souffrances de l’esclavage avec leurs frères et leur solidarité leur permit de résister aux décrets de Pharaon.

C’est que les paroles de Ya’akov avaient pénétré le cœur de ses enfants. Ils savaient que leur fraternité pouvait précipiter le temps de la rédemption malgré des souffrances qui auraient pu les conduire au désespoir, et ils savaient qu’il est interdit de désespérer. Au contraire, ils se sont renforcés dans leur foi, « unis comme un seul homme avec un seul cœur » (Mekhilta Yithro 19:2). S’ils sont unis, aucun peuple et aucune nation ne peut les dominer. L’union est une chose tellement puissante que les Sages ont dit (Tan’houma Choftim 18): « Lorsque les enfants d’Israël sont unis, même s’ils commettent l’idolâtrie, l’attribut de Justice ne les atteint pas », comme il est écrit (Ochéa 4:17): « Ephraïm est collé aux idoles, qu’on le laisse! », « même s’ils se prosternent devant du bois, s’ils sont unis, qu’on les laisse ».

Dans la Hagadah de Pessa’h nous disons (Pessa’him 117b): « Ce ne sont pas seulement nos ancêtres que D. a sauvés d’Egypte, Il nous a sauvés nous aussi ». Non seulement nos ancêtres furent sauvés pour être restés unis face aux décrets de Pharaon, mais nous aussi nous serons sauvés comme eux, pour peu que nous restions unis avec amour que nous ne cédions pas aux pressions de ceux qui poursuivent le travail de Pharaon et cherchent à nous entraîner à faillir et que nous résistions à l’influence des nations étrangères.

 

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