C’est par le mérite des femmes intègres que les enfants d’Israël ont été sauvés

Nos Sages ont enseigné que les enfants d’Israël ont été sauvés d’Egypte grâce au mérite des femmes intègres (Sotah 11b; Bamidbar Rabah 3:4). Pourquoi? Parce que leur foi était plus forte que celle des hommes: elles croyaient fermement en une Rédemption authentique. C’est pourquoi elles confectionnèrent des tambourins en plein exil comme il est écrit: «toutes les femmes suivirent Miriam, la prophétesse, avec des tambourins et des instruments de danse» (Exode 15:20)... De plus, elles avaient redonné courage à leurs époux, lorsqu’ils étaient esclaves en Egypte, pour qu’ils ne tombent pas dans le désespoir, en leur disant que la rédemption ne saurait tarder.

La sainteté de ces femmes s’exprimait aussi par leur grande pudeur puisqu’elles se tinrent à l’écart des hommes dans leurs hymnes en l’honneur de l’Eternel... C’est ainsi qu’elles furent à l’origine de la sortie d’Egypte. Nos Sages rapportent d’autre part qu’elles voulurent consacrer à la confection de la cuve d’airain les miroirs devant lesquels elles se paraient pour engendrer des enfants intègres (Bamidbar Rabah 9:14; Tan’houmah, Pékoudé 19; Rachi, Exode 38:8). Mais Moïse refusa ces miroirs qui lui semblaient répugnants. Or, Dieu lui ordonna de les accepter car le mérite et la sainteté de ces femmes étaient prisés par l’Eternel... Ce sont donc elles qui furent à l’origine de la libération des enfants d’Israël.

Les femmes d’Israël ont également refusé de donner leurs bijoux pour la fabrication du veau d’or (Bamidbar Rabah 21:10; Tan’houmah, Ki Tissa 19; Yonathan ben Ouziel, Exode 32:3). Il a fallu qu’Aharon le leur ordonne: «Otez les anneaux d’or...» (Exode id.). Mais au moment de la construction du Tabernacle, il est dit qu’elles accoururent, même avant les hommes, pour vouer leur offrande en or (Exode 35:22), ainsi que leur travail, comme il est écrit: «Toutes les femmes industrieuses, filèrent de leurs mains...» (id. 32:25). C’est donc grâce aux vertus de pareilles femmes que les enfants d’Israël sortirent d’Egypte.

Les femmes ont surtout aimé Erets Israël d’un amour ardent. D’après le Midrach (Bamidbar Rabah 21:10; Sifri, Pin’has 9, 10), elles l’ont aimée comme Yossef, comme il est écrit: «Les filles de Tsélof’had... des familles de Ménaché, fils de Joseph» réclamèrent leur héritage de la terre d’Israël; (Nombres 27:1). En outre, alors que certains des enfants d’Israël refusaient de quitter l’Egypte, les femmes confectionnaient leurs tambourins et se préparaient pour louer l’Eternel et sortir d’Egypte. Les filles de Tsélof’had ne connaissaient pourtant pas le pays, mais elles exprimèrent le désir de s’y rendre et de s’y installer. Leur pureté leur fut d’un grand secours, et grâce à elle, même dans le pays de l’impureté, la sainteté de l’atmosphère de la Terre d’Israël leur parvenait.

On peut dire enfin que toutes les rédemptions et les grands miracles ont été accomplis, tout au long des générations, grâce aux femmes vertueuses d’Israël. Citons notamment Miriam qui veilla sur Moché dans son berceau de jonc sur le Nil (Sotah 11a); la prophétesse Dévorah qui chanta le cantique de la Rédemption et du miracle (Juges 5:1); Yaël, la femme du Kénien, qui sauva Israël et tua Sisra, le chef des armées ennemies (id. 4:17-22); la reine Esther instigatrice du miracle de Pourim, et Yéhoudith de celui de ’Hanoucah (Choul’han Aroukh, Ora’h ‘Haïm 670:2); la femme de One, fils de Péleth qui sauva son époux d’une mort certaine, en le dissuadant de se joindre à l’assemblée de Kora’h (Sanhédrin 109b).

Nous devons cependant nous demander comment la femme peut surpasser son mari par son influence. Nul n’ignore que la femme est plus faible. Ce sont pourtant les femmes qui ont veillé à l’ascension spirituelle de leur mari, et les ont sauvés du désespoir quand ils étaient en Egypte, en les forçant à quitter cette terre d’esclavage.

Le Midrach (Koheleth Rabah 11:2; Baba Métsia’ 84b) rapporte en outre qu’un vermisseau était sorti de l’oreille de Rabbi El’azar, fils de Rabbi Chimon bar Yo’haï après sa mort, parce qu’il avait entendu médire d’un sage sans réagir. Mais, avant sa mort, son épouse avait exprimé sa joie de s’être unie à un corps aussi saint. Alors que lui devait être puni, sa femme resta intègre et juste. D’où provient en fin de compte le mérite de la femme?

C’est que l’homme a toutes les occasions de suivre les préceptes divins:

téfiline, prières, etc... et surtout étude régulière et assidue de la Torah — but même de sa création (Sanhédrin 99b). La femme en revanche est exempte de ces mitsvoth en particulier de celles «liées au temps» (Bérakhoth 20b; Kidouchine 29a). Elle a par conséquent le temps de se dévouer à sa famille, d’éduquer ses enfants (cf. Bérakhoth 17a). Malgré tout, la femme est tenue de reconstruire ce qu’elle a détruit lors du péché de l’Arbre de la Connaissance, qui, comme on l’a vu, a engendré la mort dans le monde (Chabath 32a; Zohar II, 33, 142): il lui incombe maintenant de tout réédifier. C’est là tout le sens du verset: «Je lui ferai une aide digne de lui» (Genèse 2:18). Après avoir causé son bannissement du Jardin d’Eden qui, d’après certains, se trouve en Erets Israël, (’Irouvin 19a), elle doit l’aider à se reconstruire personnellement, lui faire aimer de tout son cœur la Terre d’Israël et lui en faire apprécier la beauté et la sainteté... C’est pourquoi, la femme a plus de force que son époux.

Si l’Eternel a doué la femme d’une intelligence intuitive supérieure à celle de l’homme (Nidah 45b; Béréchith Rabah 18:1): c’est pour qu’elle s’en serve afin de renforcer son époux. Exempte de nombreuses mitsvoth, elle doit édifier son foyer, permettre à son époux d’étudier la Torah et de développer sa crainte du Ciel. Ainsi tous deux mériteront les délices du monde futur.

 

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