Le dévouement de Nadav et Avihou s’est répercuté sur toutes les générations

D’après les commentateurs, le verset : « Après la mort des deux fils d’Aaron quand ils se sont approchés devant l’Eternel » (Lévitique 16, 1) nous enseigne que la raison de la mort de Nadav et Avihou est uniquement d’avoir cherché à s’approcher du Créateur et à s’unir à Lui au-delà du possible. A ce moment-là ils se trouvaient à un niveau très élevé, ce dont témoigne le verset : « Ils ont vu Dieu » (Exode 24, 11), et ils se sont donnés corps et âme, au point de valoir l’expiation aux benei Israël pour toutes les générations, comme l’écrit le Rabbi de Gour (Beit Israël sur A’harei Mot, 5721 et autres). Malgré tout, il n’en reste pas moins qu’ils se sont trop rapprochés, et que cela leur a valu la mort.

Nous allons tenter d’expliquer ce point au mieux en nous appuyant sur le passage suivant du Zohar (III 56b) : « A chaque fois que des tsaddikim quittent ce monde, la rigueur de la justice quitte ce monde. La mort des tsaddikim expie pour les coupables de leur génération, et on lit la parachah des fils d’Aaron le jour de Kippour pour qu’ils soient considérés comme une expiation pour les fautes d’Israël. En effet, Dieu a dit : étudiez la mort de ces tsaddikim, et cela vous sera compté comme si vous offriez des sacrifices en ce jour pour expier vos fautes. En effet, tant qu’Israël se trouve en exil et ne peut apporter aucun sacrifice, pas même le bouc expiatoire, il lui reste le souvenir des deux fils d’Aaron, qui suffit à faire pardonner ses péchés. »

Cet acte de dévouement de la part des fils d’Aaron a donc donné aux benei Israël la force de se reprendre pour servir Dieu de tout leur coeur, et aussi de se repentir le jour de Kippour, dont il est dit : « En ce jour, vous aurez l’expiation (Yekhaper) » (Lévitique 16, 30). Or s’il est écrit Yekhaper avec un yod et non Akhaper avec un aleph, cela peut se comprendre comme Y khaper en deux mots, le dix Tichri (valeur numérique de yod et date de Kippour), il y a une expiation (kapparah) pour les benei Israël. De plus, le mot KHaPeR est composé des mêmes lettres que PaReKH (« dureté »), ce qui signifie que lorsque l’homme sert Dieu sans indulgence et avec abnégation, le jour de Kippour se transforme pour lui de jugement sévère en miséricorde. Le Zohar écrit à ce propos (III 56a, début de A’harei Mot), qu’au début Dieu a parlé à Moïse sous la forme Vayidaber, et qu’ensuite le terme utilisé est Vayomer. Ne suffisait-il pas de le dire une seule fois ? C’est que Vayedaber désigne un discours basé sur la stricte justice, alors que Vayomer a une connotation de miséricorde : ce qui est dit par le dibour est dur, mais ce qui est dit par la amirah est doux (Chabath 87b, Sifri Béha’alotkha 12, 1), ces expressions dénotant respectivement la justice et la miséricorde.

De plus, le mot KHaper contient une allusion au livre des Psaumes (comme le signale le Lev Sim’ha de Gour), car sa valeur numérique est de trois cents, à savoir deux fois le livre des Psaumes qui contient cent cinquante chants. Quand au yod (valeur numérique : dix) du mot Ykhaper, il fait allusion à deux fois les cinq livres des Psaumes, qui éveillent l’homme au repentir.

Cette volonté de servir Dieu avec abnégation n’est pas réservée au jour de Kippour : chaque jour, la force du dévouement de Nadav et Avihou pousse les benei Israël au repentir, ainsi que le fait de dire les Psaumes. Tout cela est dû à la générosité de Nadav et Avihou, qui n’ont agi que par amour du Ciel, ainsi qu’en témoigne la Torah elle-même par les mots : « en s’approchant devant Dieu ».

Il nous reste malgré tout à comprendre ce phénomène en profondeur. Le verset dit : « Ils ont approché devant Dieu un feu étranger qu’Il ne leur avait pas ordonné (...) et un feu sortit de devant Dieu et les dévora » (Lévitique 10, 1-2). Ils sont donc morts parce qu’ils avaient approché un feu étranger qui ne leur avait pas été ordonné. Dans ce cas, comment est-il possible de dire que tous leurs actes étaient pour l’amour du Ciel, alors qu’ils n’ont pas agi correctement ? Il nous faut en outre comprendre pourquoi, alors que l’histoire de la mort de Nadav et Avihou avait déjà longuement été racontée dans la parachat Chemini, la Torah a jugé bon d’interrompre le déroulement de son récit par Tazri’a et Metsor’a, qui n’ont apparemment aucun lien avec les fils d’Aaron, pour le reprendre ensuite avec la parachat A’harei Mot.

Nous allons essayer d’expliquer tout cela le mieux possible. On trouve dans les commentaires de nombreuses raisons de la mort de Nadav et Avihou. Outre le fait qu’ils ont apporté un feu étranger (Vayikra Rabah 20, 7), ils sont morts parce qu’ils n’ont pas eu d’enfants, ne s’étaient pas mariés (Vayikra Rabah Ibid., Midrach Cho’her Tov 78, 18), parce qu’ils marchaient derrière Moïse et Aaron en disant : « Quand ces deux vieillards vont-ils mourir afin que moi et toi dirigions cette génération » (Sanhédrin 52a, Yalkout Chimoni 261), ou encore  parce qu’ils ont enseigné la halakhah devant leur maître Moïse (Erouvin 63a), sans compter qu’ils sont entrés dans le Temple en état d’ivresse (Yalkout Chimoni Chemini 554, Zohar III 39a). De nombreuses autres raisons ont été données de leur mort.

Nous voyons de tout cela que même au moment où l’homme donne sa vie pour Dieu, il doit faire son examen de conscience et s’ériger des barrières qui l’empêchent d’en arriver à ce qui pourrait être considéré comme un feu étranger, car un mal peut résulter même d’une bonne chose. La Torah témoigne que Nadav et Avihou ont donné leur vie par amour pour Dieu, raison pour laquelle ils ne se sont pas mariés, préférant être libres à tout moment de tout investir en faveur des benei Israël. Ils avaient donc une puissance énorme, et s’ils disaient « afin que moi et toi dirigions cette génération », c’est parce qu’ils estimaient en avoir la force tout autant que Moïse et Aaron. N’oublions pas en effet que selon nos Sages (Zohar III 56b, Torath Cohanim Ibid.), ils avaient la même importance qu’eux, car il faut énormément de dévouement pour diriger un peuple entier, et qui plus est un peuple qui ne cesse de trouver des prétextes à se plaindre. Seulement même à cela il y a des limites, et dans leur précipitation ils ont été conduits à approcher un feu étranger dont ils n’avaient pas reçu l’ordre. Or les Sages nous ont enjoint de ne pas être exagérément parfaits (Bemidbar Rabah 21, 6, Kohélet Rabah 7, 33), et d’ailleurs leur intégrité ne les autorisait pas pour autant à enseigner la halakhah devant leurs maîtres .

Pourquoi ont-ils approché un feu étranger ? C’est que dans l’intensité de leur enthousiasme et de leur attachement à Dieu, ils n’ont pas su attendre qu’un feu descende du ciel. C’est également la raison pour laquelle ils ont regardé Dieu : ils voulaient se rapprocher de Lui le plus possible, au point qu’Il en a Lui-Même témoigné en disant « Je me sanctifierai par mes proches ». Mais ils suivaient une voie que les benei Israël auraient été incapables de supporter, et comme de leur côté ils ne pouvaient pas se mettre au niveau des benei Israël, il y avait un manque d’équilibre. Il leur est donc reproché de ne pas avoir assez réfléchi dans leur démarche.

Or ce n’était pas le cas de Moïse et Aaron, qui ont conduit la génération en accord avec son propre niveau, en se penchant vers le peuple, comme dans l’expression « Va, descends » (d’après Exode 32, 7). C’est pourquoi Dieu a ordonné à Moïse de dire à Aaron « qu’il n’entre pas à tout moment dans le Sanctuaire » (Lévitique 16, 2), afin qu’il n’en arrive pas à des sommets spirituels qui risqueraient de l’élever au-dessus du niveau des benei Israël. Il suffisait donc qu’il rentre dans le Saint des Saints une fois par an, après de nombreux préparatifs, un examen de conscience approfondi, et uniquement avec la permission des benei Israël qui le déléguaient, ainsi que la suite des versets nous le rapporte.

Il n’en reste pas moins que la Torah témoigne sur Nadav et Avihou : « Je me sanctifierai par mes proches », ce que Rachi explique en disant : « par mes élus », à savoir qu’ils étaient vraiment choisis par Dieu à cause de leur exemplaire abnégation. De plus, il est écrit : « Vos frères, toute la maison d’Israël, pleureront ceux qu’a brûlés le Seigneur » (Lévitique 10, 6), c’est-à-dire que tous les benei Israël ont reçu l’ordre de prendre leur deuil, eu égard à leur grandeur spirituelle. On évoque également leur mort tous les ans à Kippour, afin qu’à chaque génération ils expient pour les benei Israël.

Voilà qui est tout à fait stupéfiant ! Cela nous montre à quel point il faut se garder de provoquer le moindre tort, et combien il faut tout peser attentivement, même quand on sert Dieu de tout son coeur. Car Nadav et Avihou n’ont pas été punis immédiatement pour avoir mal parlé de Moïse et Aaron, non plus que pour ne s’être pas mariés et n’avoir pas eu d’enfants, non plus que pour avoir regardé la Chekhinah, non plus que pour avoir enseigné la halakhah devant leur maître. Mais ils ont été frappés sur le champ quand ils sont entrés dans le Sanctuaire en état d’ivresse en apportant un feu étranger qui ne leur avait pas été ordonné. Cela signifie qu’ils ont été punis de leur ferveur extrême envers Dieu... même dans ce cas on doit peser ses actes avec la plus grande attention, et s’ils l’avaient fait ils n’en seraient jamais arrivés à tout ce qu’on leur reproche, car ils auraient compris qu’on ne doit pas se conduire ainsi si c’est contre la volonté de Dieu.

D’après ce que nous avons dit jusqu’à présent, nous allons pouvoir répondre à la question de savoir pourquoi la Torah s’est interrompue au milieu de l’histoire de Nadav et Avihou avec Tazri’a et Metsor’a, qui n’ont apparemment aucun rapport avec ce sujet.

Nadav et Avihou se sont dispensés du devoir d’avoir des enfants (Cho’her Tov 78, 18, Zohar III 39a, Vayikra Rabah 20, 6). Or la descendance s’appelle  ce que l’homme a « semé ». Ils ont enseigné la halakhah devant leur maître, et ont dit : « Quand ces deux vieillards-là vont-ils mourir ? », toutes choses qui relèvent de l’interdiction de dire du mal de son prochain. C’est pourquoi la Torah s’est interrompue par la parachat Tazri’a qui fait allusion à leur faute de ne pas avoir eu de descendance, et par la parachat Metsor’a, car comme on le sait les plaies et la lèpre viennent sur celui qui dit du mal d’autrui (Arakhin 15b). Après avoir traité ces deux sujets, la Torah continue l’histoire de la mort de Nadav et Avihou, car elle sait parfaitement qu’ils ont tout fait par amour du Ciel et avec abnégation, mais que néanmoins s’ils avaient mieux réfléchi ils n’en seraient certainement pas arrivés à tout ce qu’on leur reproche. Et comme les benei Israël ne pouvaient s’élever à leur niveau, et qu’ils ne pouvaient descendre au niveau des benei Israël, ils ont été punis pour tout à la fois, en sanctifiant le Nom de Dieu par leur mort.

Il y a là un enseignement pour toutes les générations : oui, il faut servir Dieu avec enthousiasme, mais en réfléchissant attentivement à tous ses actes de façon à tenir compte de tous les résultats qui risquent de se produire, en particulier quand il s’agit d’une démarche exceptionnelle comme de s’approcher devant Dieu (Lévitique 16, 1).

Ce n’est pas pour rien qu’Aaron a reçu l’avertissement de ne pas entrer n’importe quand dans le Sanctuaire : Il aimait la paix, il aimait les gens (Avoth 1, 12, Kalah Rabati 3), et il est évident que sans cet avertissement il serait entré immédiatement pour prier à chaque fois qu’un juif se serait trouvé dans le malheur. L’Ecriture lui enjoint donc de ne pas entrer à tout instant mais d’agir calmement et posément, sans quoi d’une part l’orgueil l’aurait menacé, et d’autre part il aurait pris l’habitude d’entrer dans le Sanctuaire, ce qui aurait risqué d’en amoindrir la valeur à ses yeux.

De plus, étant le seul à avoir le droit de rentrer à tout moment, il aurait pu se croire meilleur que les benei Israël et s’enorgueillir vis-à-vis de ses frères les cohanim, sans oublier le risque de parvenir à un don de soi qui le placerait à un niveau supérieur à celui des benei Israël. C’est pourquoi il est dit A’harei Mot (« après la mort »), à savoir que le cohen doit se réclamer du A’har (« après », mais aussi « derrière »), et agir dans l’humilité et l’effacement plutôt qu’ouvertement. Quand à Mot, c’est une invite à se rappeler sans cesse le jour de la mort (Bérakhoth 5a) afin de ne pas tomber dans l’orgueil et de ne considérer ni les benei Israël, ni le Sanctuaire comme une routine.

Le commentaire du Zohar que nous avons cité est vraiment merveilleux : en lisant la parachah de Nadav et Avihou le jour de Kippour, les fautes sont pardonnées, car la force de leur amour a engendré une expiation pour toutes les générations. Voyons ce qu’écrit à ce propos le Lev Sim’ha de Gour (A’harei Mot-Kedochim 5737) : « Le verset dit : « Car en ce jour vous aurez l’expiation » (Lévitique 16, 30). Les Sages expliquent que partout où il est dit « en ce jour », il s’agit de toutes les générations et de toutes les époques [Note du rédacteur : il se peut qu’il s’agisse du passage de Yoma 5a.] Donc pour toutes les générations et pour tous les temps, même quand il n’y a plus de Temple, il existe en ce jour une expiation. Il peut également s’agir de tous les jours, car la Guemara affirme que l’homme est jugé chaque jour (Roch Hachanah 16a), et que les Sages conseillent : « Repens-toi un jour avant ta mort » (Avoth 2, 10, Chabath 153a, Zohar III 33a), de façon à passer sa vie dans le repentir. Comme on est jugé chaque jour et qu’on se repent chaque jour, il est évident que Dieu de son côté donne l’expiation chaque jour, et c’est l’allusion contenue dans « En ce jour vous aurez l’expiation » : il s’agit du pouvoir de Kippour appliqué à chaque jour. »

Un grand principe ressort du fait que les benei Israël ont dû prendre le deuil pour Nadav et Avihou. Quand les Sages disent que la mort des tsaddikim est une expiation pour Israël (Moed Katan 28a, Yérouchalmi Yoma 1, 1, Vayikra Rabah 20, 7), c’est uniquement si on les pleure, et que cela mène au repentir. Par conséquent, quand quelqu’un veut se repentir, même n’importe quel jour de l’année, qu’il lise la parachat A’harei Mot, et le dévouement des tsaddikim s’éveillera en lui, quand il comprendra qu’ils se sont livrés corps et âme au service de Dieu, parce qu’ils estimaient qu’en la matière il faut aller de l’avant sans aucun calcul, même au prix de la vie (Bérakhoth 54a, Sifri Devarim Ibid.) ainsi qu’il est écrit à propos du verset : « et de toute ton âme » (Deutéronome 6, 5), et que cela s’applique aussi pendant le service lui-même. Alors s’éveillera en son cœur cet état d’amour pour Dieu dans lequel se trouvaient Nadav et Avihou, et par ses larmes, ce jour-là se transformera pour lui en Yom Kippour. Et devant Dieu, la mort des justes se présentera pour expier pour la génération, comme le faisait le Temple à son époque.

La mort des fils d’Aaron nous enseigne que Dieu se montre d’une extrême rigueur envers ceux qui lui sont très proches (Yébamoth 121b, Bemidbar Rabah 20, 25, Zohar I, 140a), car leur grandeur risquerait d’en induire d’autres en erreur, tout le monde n’étant pas capable de connaître leurs intentions profondes avant de vouloir se conduire comme eux. Ils ont été punis pour que cet écueil soit évité, car si eux se trouvaient au-dessus de la nature, ce n’est pas le cas de tout le monde. Le Zohar (III 57b) écrit que Nadav et Avihou se sont réincarnés en Pin’has, et les Sages nous disent que Pin’has c’est Eliahou (Baba Metsia 114b, Rachi passage qui commence par lav cohen mar, Pirkei Derabbi Eliezer 47). Comme on le sait, ils ont montré de la passion pour Dieu, comme Pin’has qui s’est conduit avec passion, et comme Eliahou qui s’est conduit avec passion au mont Carmel, et ils sont devenus semblables à des anges (voir ci-dessous ce que nous écrivons à ce propos).

J’aimerais ajouter que Nadav et Avihou ont voulu entrer à n’importe quel moment dans le Sanctuaire afin d’expier pour les benei Israël, car cela leur permettrait de voir la Chekhinah. C’est pourquoi il est bon de lire cette parachah tous les jours pour se repentir, car c’est comme si l’on intercédait pour nous dans le Sanctuaire. On la lit en outre le jour de Kippour, pour qu’elle soit pour nous source d’expiation et de miséricorde.

Quant au fait que Nadav et Avihou se soient réincarnés en Pin’has, il faut comprendre ce que cela signifie. Pin’has a lui aussi enseigné une halakhah devant son maître Moïse, en affirmant que les zélateurs ont le droit de frapper celui qui a des relations avec une Araméenne (Sanhédrin 82a, Avodah Zarah 36b), et il a montré un zèle passionné pour Dieu, ainsi qu’il est écrit : « En se montrant jaloux de ma cause » (Nombres 25, 11). Et cela ne lui a pas été compté comme une faute. Pourtant, il était cohen, et s’ils étaient morts sur le champ, il serait devenu impur, ce qui montre bien qu’il a fait preuve d’une ardeur exagérée ! Dans ce cas, pourquoi est-il resté en vie alors que Nadav et Avihou sont morts ?

Nadav et Avihou avaient l’intention de sanctifier le Nom de Dieu uniquement pour eux-mêmes, c’est pour eux qu’ils ont approché un feu étranger, sans qu’aucun enseignement doive en résulter. De plus, ils ont enseigné la halakhah devant leur maître, ce qui était une grande faute, même s’ils étaient mus par leur amour du ciel. Chez Pin’has en revanche, il y avait eu une faute commise en public, tout le peuple pleurait, Moïse avait oublié la halakhah (voir Sanhédrin 82a), par conséquent le cas n’est pas identique, sans compter qu’il a demandé la permission à Moïse, qui lui a répondu de décider lui-même et d’exécuter sa décision. Il se peut que cette autorisation donnée à Pin’has ait réparé la faute de Nadav et Avihou, qui s’étaient passé de permission. Dans le cas de Pin’has la situation était très grave, c’est pourquoi il lui était interdit de tarder fût-ce un seul instant, et par son dévouement il a sanctifié le Nom de Dieu et a mérité tout ce qui lui a été donné.

De fait, tous les benei Israël ont eu quelque chose à apprendre du dévouement de Pin’has, à savoir qu’il est interdit de se taire au moment où l’on voit le Nom de Dieu méprisé, car les honneurs à rendre au Rav s’effacent devant le risque de profanation du Nom (Bérakhoth 19b, Tan'houma Michpatim 6), qui est une chose si grave que l’Eternel ne tarde pas à la sanctionner (Kidouchin 40a). Il est évident qu’à un moment comme celui-là, Dieu accorde à l’homme une aide considérable.

C’est également un enseignement d’avoir à bien réfléchir sur tous les détails de ses actes, car même si soi-même on a agi droitement, il ne faut pas risquer d’induire les autres en erreur, comme l’ont fait Nadav et Avihou. Après avoir tout bien pesé, on ne fera que ce qui est souhaitable vis-à-vis de Dieu, et cela constituera une leçon pour tous les benei Israël de toutes les générations.

Comment faut-il se conduire ?

Il faut surtout bien réfléchir avant d’agir, à tout propos, afin de s’assurer de la volonté de Dieu, sans quoi on risque de s’égarer et d’induire les autres en erreur. Donc avant de faire quelque chose il faut se demander si c’est effectivement Sa volonté, et dans le cas contraire s’en abstenir, même quand on désire uniquement se rapprocher de Lui.

 

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