L'âme est un flambeau divin

Le Midrach (Bamidbar Rabah 15:4) enseigne que Moché a eu des difficultés à fabriquer le candélabre, bien plus que toutes les pièces du sanctuaire (cf. Nombres 8:4). Le Saint, béni soit-Il, lui a alors montré de Son doigt... Moché a eu aussi des difficultés à distinguer les animaux que vous pouvez manger de ceux qui vous sont interdits (Lévitique 11:2). Il n'a pas su non plus quel croissant de lune indique le nouveau mois (cf. Exode 12:2). Dans tous ces cas, Dieu lui a montré du doigt. Pour ce qui est de la fabrication du candélabre tout d'une pièce, le Saint, béni soit-Il, ordonna à Moché qui se demandait encore comment il allait faire: Prends un grand morceau d'or et jette-le au feu. Moché s'exécuta et le candélabre se fit de lui-même. Dieu lui dit alors: Si vous veillez à l'allumer devant Moi, J'épargnerai votre âme de tout mal, car comme on l'a vu, l'âme est comparée à une lampe, comme il est écrit: L'âme de l'homme est une lampe divine et béha'alotekha (lit. en élevant) les lampes... candélabre

Dans son livre Chéérith Israël, l'Admour de Pilov Kotsk demande pourquoi Moché a éprouvé plus de difficultés dans la fabrication du candélabre que dans la distinction entre l'animal pur et impur et la fixation du mois. Même le doigt divin qu'Il lui a montré ne l'a pas fait réussir dans son entreprise. En fin de compte, comme nous l'enseigne la Torah, le candélabre s'est fait de lui-même. Pourquoi alors Dieu lui a-t-Il montré du doigt au début? Il aurait pu le créer directement Lui-même!

C'est que d'après le Zohar (III, 29b), le candélabre, son fût et ses fleurs, ses boutons etc. font allusion au corps et aux membres de l'homme; quant à l'huile d'olive, elle fait allusion à l'âme, qui est pure et gravée au-dessous du Trône céleste, dont la sainteté est inégalable. C'est pourquoi Moché avait des difficultés à comprendre comment l'homme peut être fait d'une seule pièce,

c'est-à-dire absolument intègre dans la voie divine. Le Saint, béni soit-Il, lui a montré du doigt comment faire pour accéder à la plénitude et à la perfection, mais c'est une œuvre très ardue parce que le mauvais penchant intensifie constamment son combat contre l'homme et vise à le tuer (Soucah 52a; Kidouchine 30b), et l'homme éprouve de nombreuses difficultés à l'éliminer.

Le Saint, béni soit-Il, a donc expliqué à Moché que l'âme pure qui se trouve dans le corps de l'homme l'aide à combattre et vaincre le mauvais penchant. Moché persista toutefois à se demander comment l'homme, qui n'est que sable et cendre, peut vaincre son ennemi juré et plus fort que lui, bien qu'il soit aidé par l'âme, une portion même d'En haut! Dieu dit finalement: frappe avec un marteau et le candélabre se fera de lui-même. Il voulait lui faire comprendre que par l'étude assidue de la Torah, en dépit de toutes les difficultés et de tous les obstacles, l'homme peut briser en éclats le mauvais penchant, même s'il est dur comme du fer. Car sans l'étude de la Torah, le service divin est très défaillant. L'un des plus grands sages du moussar de notre temps, Rabbi Israël de Salant, enseigne qu'il faut littéralement suer pour étudier la Torah. Plus on frappe avec le marteau, plus on obtient un objet beau et esthétique. De même, plus on s'engage dans l'étude de la Torah et accomplit des mitsvoth, plus on arrive à combattre le mauvais penchant, qui porte le nom de mauvais, comme il est écrit: uniquement, constamment mauvais (Genèse 6:5) et s'épargner tout mal.

L'écueil persiste toutefois: Moché était extrêmement sage (Vayikra Rabah 1:15); très perspicace, il comprenait une chose à partir d'une autre (cf. 'Haguigah 14a; Sanhédrine 93b; Rachi, Ki Tissa 31:6). Pourquoi alors a-t-il éprouvé des difficultés à comprendre comment fabriquer le candélabre, distinguer l'animal pur de l'impur, et fixer le premier jour du mois? Une question supplémentaire se pose d'ailleurs ici: Moché a-t-il reçu personnellement l'ordre de fabriquer le candélabre? Non, ce sont Betsalel et Aholihav qui ont été chargés de sa confection. Par conséquent, si Moché éprouvait des difficultés à sa fabrication, peut-être était-elle plus facile pour Betsalel? (cf. ci-dessus).

On peut comprendre de tout cela comment à l'exemple du candélabre, il faut faire de soi-même une seule pièce avec Dieu en s'attachant à Lui pour vaincre le mauvais penchant. On ne peut comprendre la Torah qu'en déployant de grands efforts. Dans sa grande modestie, Moché n'a pas hésité  à avouer son incapacité et n'a pas eu honte de demander des détails à Dieu sur la nouvelle lune, les espèces d'animaux et le candélabre. Agissons donc comme lui: ce n'est qu'ainsi que nous pouvons acquérir la Torah. Ce n'est qu'en demandant plusieurs fois qu'on peut acquérir la Torah.

Ainsi, Quand tu monteras les lampes, c'est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière (Nombres 8:2). Si on veut bien s'élever dans la Torah et la crainte du Ciel, on doit déployer de grands efforts. Alors les sept lampes éclaireront le candélabre, qui est le corps; on s'épargnera ainsi de tout mal et on sera bâti d'une seule pièce, c'est-à-dire qu'on accédera à la plénitude au plan spirituel. Une fois que le corps et l'âme accèdent à la perfection, on peut voir partout la Divinité, aspect de Je place Dieu constamment devant moi; tout ce qu'on fait, on le fait avec crainte et respect, pour l'amour du Saint, béni soit-Il, même dans les moments les plus difficiles.

Dieu nous voit alors là où nous nous trouvons. Il veille constamment sur nous et nous épargne de tout mal. Commentant à cet effet le verset: Tous les mâles paraîtront en présence du Seigneur... (Deutéronome 16:16), le Talmud ('Haguigah 2a) explique que celui qui vient se faire voir voit aussi: il vient voir le Seigneur, et le Saint, béni soit-Il, le voit. Dieu jette son regard sur tout Juif qui veut Le voir et se faire constamment élever par Sa Torah et Ses mitsvoth, dans toute situation où il se trouve, comme il est écrit: Voici, les yeux du Seigneur sont tournés vers ceux qui Le craignent (Psaumes 33:18).

Si on veut réussir à accomplir tous les préceptes divins, il faut regarder les franges dont la vue nous rappellera tous les commandements de l'Eternel (Nombres 15:39), car les tsitsith correspondent à toutes les mitsvoth de la Torah (Nédarim 25a): il faut trouver partout la présence de Dieu, se trouver constamment vis-à-vis de la lumière du candélabre, c'est-à-dire face à la Présence Divine. D'ailleurs, en allumant les lumières à 'Hanoucah, nous disons: Ces lampes sont saintes, et nous n'avons la permission que de les voir. En d'autres termes, si on veut ressentir la sainteté des lampes, c'est-à-dire celle des mitsvoth, il faut ressentir la crainte de Dieu, et ce n'est possible qu'en ressentant Sa présence, car alors on se trouve vis-à-vis du candélabre.

Celui qui agit de la sorte se fait bénir de l'abondance céleste. Le Ciel l'imprègne de foi grâce à laquelle il peut exalter et louer Son Créateur. Il sentira alors que le Saint, béni soit-Il, fait pour lui des miracles et veille sur lui comme le nourricier porte le nourrisson (Nombres 11:12), comme un nourrisson qui n'a d'yeux que pour sa mère, alors qu'elle le regarde tendrement... Il appartient exclusivement à Dieu et ne cesse de s'élever au plan spirituel.

 

 

L'élévation des tribus de Dieu par le mérite du Grand Prêtre - La séfirah de Hod
Accueil
Le peuple affecta de se plaindre...

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan