La fin de la Torah trouve sa source à son début

« Il n’y a plus eu, en Israël, de prophète tel que Moshé... qui a accompli toutes ces imposantes merveilles aux yeux de tout Israël » (Dvarim 34:10-12), « Au commencement D. créa... » (Béréshit 1:1). Il faut examiner et comprendre le lien entre ces versets et pourquoi la fin de la Torah est ancrée dans son début, qui raconte la création du monde.

Les Sages ont dit (Béréshit Rabba 1:4) que D. avait pensé créer Israël avant la création du monde, et que cette pensée avait précédé toute autre. Les Sages disent plusieurs fois (ibid. et Pessah’im 54 entre autres) que la Torah fut créée deux mille ans avant la création du monde. S’il en est ainsi, au moment où D. décida de créer le monde, Israël avait agréé cette décision puisqu’il occupait déjà Sa pensée. De plus les Sages disent que « le monde ne fut créé que pour la Torah et pour Israël » (Midrash, Rashi Béréshit 1:1), car les deux sont appelés « débuts » et que « la Torah et Israël sont unis à D. » (Zohar III 73a). Nous savons que la Torah faisait le délice de D. avant la création (Mishley 8:3). Ainsi, avant la création du monde, Israël jouissait avec D. de l’étude de la Torah, et tous deux sont pour D. des délices.

Au moment de la création, Israël a agréé l’intention de D. de créer le monde et c’est pourquoi lorsque D. donna la Torah aux enfants d’Israël, ils l’ont acceptée et ont même fait précéder l’engagement de l’exécuter (naassé) de celui d’en connaître le contenu (nishma) (Shemot 24:7), puisqu’ils avaient agréé l’intention du Créateur même avant la création. C’est sur la base de cet accord que le monde fut créé.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi la fin de la Torah est liée à son début. La Torah se termine par les mots « aux yeux de tout Israël », c’est-à-dire que la Torah est donnée aux yeux de tout Israël, et seulement pour eux. C’est le sens de: « Aux yeux de tout Israël - au commencement D. créa ». La finalité de la création est d’étudier la Torah même dans la misère et la pauvreté, car le mot « aux yeux » (eyney) a la même racine que le mot pauvreté (anyout) et le mot humilité (anava), pour exprimer que « la Torah ne s’acquiert que dans l’humilité » (Avot 6:5), « elle ne se maintient que chez celui qui est modeste » (Derech’ Eretz Zouta 8), et « uniquement chez celui qui se transforme en désert » qui est vide (Midrash Hagada H’oukat 21:19), pour que chaque créature sache qu’elle est dépendante (elle ne doit pas s’enorgueillir) et connaisse la grandeur du Créateur, comme dit le Rambam à ce sujet (Yessodey HaTorah 2:2 et 4:12).

Si tu sais que « au début D. créa le ciel et la terre », tu pourras acquérir la Torah écrite et la Torah orale (qui sont symbolisées par « le ciel » et « la terre »), et tu pourras parvenir au comble de la perfection possible en ce monde et à la connaissance de la Torah.

Cela nous permet de comprendre pourquoi la Torah commence par la lettre beth, et en particulier par le mot Béréshit (au commencement). Afin de recevoir et contenir la bénédiction, Israël doit ressembler à la lettre beth, qui a la forme d’un réceptacle, c’est-à-dire qu’Israël doit se faire réceptacle pour contenir la bénédiction. La bénédiction ne vient que de l’étude de la Torah, comme il est dit (Sifri Nasso 6:26): « Aucun réceptacle n’est plus à même de contenir la bénédiction d’Israël que la paix » et « la paix c’est la Torah » (Pessikta Zouta début de Kedoshim). Israël est la raison d’être de la création car, grâce à son mérite, la bénédiction et la prospérité remplissent le monde qui continue d’exister. Israël ressemble dans ses actes à un réceptacle: de même que le réceptacle s’élargit et se consolide afin de pouvoir contenir en lui l’abondance, de même Israël, lorsqu’il s’élève toujours plus haut dans l’étude de la Torah, dans la crainte et le service de D., est capable de recevoir l’abondance des bienfaits de D. et cette abondance a une influence sur toute la création et le monde entier.

« Telle est la qualité spécifique des Justes: grâce à leur mérite nous bénéficions de la bienveillance divine, car ils sont pareils aux conduits et aux canaux par lesquels se déversent en abondance les eaux qui font pousser et prospérer les fruits, dans le monde matériel comme dans le domaine spirituel » écrit l’auteur de H’essed LéAvraham. C’est donc que sans les Justes, le monde n’a ni mérite ni raison d’être, car les eaux - la prospérité - doivent passer par des canalisations - ce sont les Justes - et s’il en est ainsi nous comprenons que le beth du mot Béréshit  représente le réceptacle de la bénédiction. Comment ? Grâce au réshit. Par l’intermédiaire du mérite des Justes de chaque génération, l’abondance des bénédictions descend sur le monde, c’est leur mérite et leur sainteté qui propagent l’abondance des bénédictions et la réussite dans toutes les sphères. Tous les mondes en sont influencés et Israël aussi est gratifié de tous les biens, car si ce n’était pour lui, le monde n’aurait pas été créé. Grâce au bien qu’il réalise le monde subsiste, l’abondance emplit le monde entier, et chaque Juif en particulier prospère.

A présent, nous pouvons comprendre pourquoi l’homme a été créé et quel est son devoir en ce monde, depuis le Premier Homme jusqu’à nos jours. Immédiatement après le récit de la création, il est écrit (Béréshit 1:26): « Et D. dit: Faisons l’Homme à Notre image et à Notre ressemblance... » mais au moment de sa création effective il est écrit (ibid. 27): « Et D. créa l’homme à Sa ressemblance... » Ceci pose à l’évidence une difficulté.  D. est incorporel, Il n’a pas d’image et pas de « ressemblance », c’est le troisième des treize principes fondamentaux de notre foi: « Je crois avec une foi parfaite que le Créateur, béni soit-Il, n’a pas de corps, qu’Il est inaccessible aux êtres corporels dont la connaissance passe par les sens, et que rien ne peut Lui ressembler ». A ce sujet, le prophète a dit (Ishaya 40:18): « A qui comparez-vous D., quelle image Lui donnerez-vous? » et de même (ibid. 25): « A qui M’assimilez-vous que Je sois pareil? » Le Rambam explique ce concept longuement (Yessodey HaTorah 1:7, 8, 11). Et donc, quel est le sens de « faisons l’Homme à Notre image et à Notre ressemblance »? De plus, comment l’homme, qui est fait de terre et retourne à la poussière, peut-il ressembler à D.? « Notre D., béni soit-Il, a un pouvoir sans limite et sans faille, puisque la sphère céleste se meut toujours », et « étant donné qu’Il n’est pas matériel, Il n’est pas soumis aux changements de la matière et donc Il est indivisible dans Son unité et ne peut être autre que Un ». C’est Lui qui détermine le mouvement de toutes les sphères de la création; qui peut pénétrer Sa sagesse et Son intelligence infinies et insondables?

Concernant le verset « Attache-toi à Lui » (Dvarim 10:20) les Sages commentent (Sotah 14a, Vayikra Rabba 25:3, Kétoubot 111b): « Est-il possible à l’homme de s’attacher à la Chech’ina, l’Emanation divine, qui est un feu dévastateur? Mais l’homme doit s’attacher aux qualités de D. et être compatissant de même que D. est plein de compassion etc. ». D. désire que l’homme Lui ressemble dans ses qualités, et c’est le sens de « faisons l’Homme à Notre image et à Notre ressemblance » c’est-à-dire selon Nos qualités (les mots dmouteynou, ressemblance, et midoteynou, attributs, sont formés des mêmes lettres). Certainement, il faut se demander comment l’homme peut vouloir égaler les attributs de D., puisque Ses qualités sont insondables, infinies et sans limites? Lorsque D. dit « faisons l’Homme (Adam) ». Il indique Son intention de créer un être qui pourra se sanctifier à la mesure de Sa sainteté, une créature douée d’un potentiel infini et illimité, qui serait capable de surmonter tous les obstacles de sa condition matérielle. Lorsque l’homme préserve la partie divine qui est en lui, il devient, comme la lettre beth, un réceptacle capable de contenir la bénédiction et de déverser les bienfaits sur le monde tout entier, dans le sens où il est dit que « le Juste décrète et D. réalise son décret » (Shabbat 63a), car il n’est Adam, « Homme », que dans le sens où il dérive de la divinité. C’est aussi pourquoi D. n’a pas dit faisons « une personne » ou « un être vivant », mais « faisons l’Homme ».

Nous trouvons dans le Midrash (Béréshit Rabba 8:10): « Rabbi Hoshya dit: Lorsque D. créa le Premier Homme, les anges furent induits en erreur et ils voulurent le sanctifier » (le commentateur Yaphat Toar explique: « Parce qu’il était créé à la ressemblance de D., ils ont cru qu’il était divin »). « Que fit le Saint, béni soit-Il? Il fit tomber sur lui un profond sommeil et tous surent que c’était un être humain... » Il est difficile de penser que les anges, que D. a consulté avant de créer l’homme (ibid. 8:3 et 4 et Rashi sur le verset « faisons l’Homme »), aient pu se tromper lorsque l’homme fut créé et l’aient pris pour une divinité. Comme nous l’avons dit, l’homme a été créé avec une part de divinité, c’est pourquoi les anges ont pu se tromper à son sujet, mais à partir du moment où il a désiré une femme et que D. l’a fait tomber dans un profond sommeil, les anges ont vu qu’il était un être de chair et de sang et « seulement un peu moins que D. » (Téhillim 8:6).

Est-ce que l’homme peut réellement ressembler à D. et créer des mondes? C’est ce que le serpent dit à la femme (Béréshit Rabba 19:4): « D. mangea de l’arbre de la Connaissance et créa le monde, et c’est pourquoi D. vous a interdit d’en manger pour vous empêcher de créer d’autres mondes ». Mais grâce à la Torah et aux bonnes actions il est possible de perfectionner le monde comme il est écrit (Béréshit 2:3): « l’œuvre que D. a créée pour la parfaire », c’est-à-dire que D. a créé le monde et laissé à l’homme le soin de continuer et d’accomplir l’œuvre de la création. Comment l’homme peut-il être comme D., créateur de mondes? En étant unique comme D. est Unique, ce qui n’est possible que s’il a dans le cœur l’amour de D. comme il est écrit (Dvarim 6:5): « Tu aimeras l’Eternel ton D. de tout ton cœur », si son cœur est rempli d’amour pour son prochain, comme il est écrit (Vayikra 19:18): « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » et s’il considère tous les Juifs comme une partie de lui-même, alors, grâce à son amour pour D. et son prochain, il réalise tous les commandements de la Torah, et peut continuer la création et créer des mondes comme D. parce qu’il est attaché à D., qu’il tient de la divinité, et qu’il est à l’image de son Créateur.

Le livre Mah’ané Yéhouda définit ainsi  la supériorité de l’intelligence de l’homme. « Nous voyons que D. a formellement interdit à l’Homme de manger de l’arbre de la connaissance et a même décrété qu’il devrait mourir s’il en mangeait (Béréshit 2:17) alors que la mort n’existait pas encore dans le monde. Pourtant l’Homme a eu la grande intelligence de comprendre et de craindre un fait qui n’existait pas encore. Et nous voyons que la faute commise en mangeant de l’arbre de la Connaissance a donné à l’Homme l’intelligence et l’entendement, comme il est écrit: « Maintenant l’Homme sera comme l’un de nous, connaissant le bien et le mal » (ibid. 3:23), c’est-à-dire ‘comme D., sachant le bien et le mal’ (ibid. v. 5) ». C’est que, avant d’avoir fauté, l’Homme était capable de veiller sur toute la création, comme il est écrit: « Et Il le plaça dans le Jardin d’Eden pour le soigner et le garder » (ibid. 2:15), mais il a reçu de D. un commandement, l’interdit de manger de l’arbre de la Connaissance, car D. voulait enseigner à l’Homme que le monde a un Gouvernant et un Maître, que le monde n’est pas abandonné à lui-même, et que c’est seulement grâce à l’obéissance aux ordres du Maître que le monde pourra être gratifié de prospérité. Mais l’Homme a failli dans sa mission, il n’a pas obéi à la voix de D., il a fauté, et alors il a été chassé du Jardin d’Eden. D. s’en lamente: ayékha! où es-tu? (Béréshit Rabba 19:18), « le monde se remplit d’obscurité à cause de cette transgression » (Avoda Zara 8a) et « il a été cause de mort pour lui-même et le monde tout entier » (Yirouvin 18b).

Nous devons nous demander pour quelle raison l’Homme a fauté, lui qui fut créé à l’image de D. et pourquoi il devait transgresser un ordre de D.? C’est qu’en vérité l’Homme avait l’intention de servir D., et il pensait que manger de l’arbre de la Connaissance lui permettrait de différencier et de choisir entre le bon et le mauvais, et qu’ainsi il pourrait par la suite recevoir beaucoup d’autres commandements. Mais c’était une erreur, car s’il n’avait pas transgressé l’ordre reçu, s’il avait obéi, D. lui aurait donné beaucoup d’autres occasions de faire le bien puisque « une bonne action entraîne une autre bonne action » (Avot IV:2). Mais l’Homme n’a pas attendu, et il a transgressé le seul commandement qu’il ait reçu, et pour avoir perdu cette occasion, il a entraîné le monde dans sa chute.

C’est une leçon pour tous, car nombreux sont ceux qui désirent accomplir de bonnes actions, mais au détriment d’autres devoirs qu’ils délaissent. Les Sages nous ont enseigné (Rosh HaShana 1:8): « Celui qui commence à faire une bonne action doit la terminer » et « Il faut exécuter jusqu’au bout ce que l’on a commencé » (Tanh’ouma Ekev 6), sans s’arrêter en chemin, sans s’interrompre pour faire une autre chose qui semble tout à coup plus importante, car nous avons déjà été prévenus (Avot II:1): « Sois aussi attentif à un commandement facile qu’à un commandement difficile », et « celui qui est occupé à remplir une obligation est exempt d’une autre obligation qui se présente en même temps » (Souca 25a). C’est pourquoi chacun d’entre nous doit exécuter le commandement qui se présente à lui (Makot 10a), ce qui l’amènera à observer tous les commandements selon la volonté divine et pour Sa plus grande gloire.

Chacun peut, grâce à l’observance des commandements, atteindre la grandeur de l’Homme avant la faute, ressembler à D., et devenir cet homme qui remplit le monde de prospérité.

Nous pouvons comprendre à présent ce que disent les Sages (Shabbat 109b): « Il ne faut pas interrompre l’étude des enfants, même pour la construction du Temple », et encore (ibid.): « Le monde ne se maintient que grâce aux mots murmurés par les enfants qui apprennent la Torah, car ils ne connaissent pas le goût du péché ».

Le mauvais penchant ne domine pas les enfants, et c’est pourquoi lorsqu’ils apprennent la Torah, ils sont comme le Premier Homme avant la faute, et alors le monde se maintient et se perpétue grâce à eux. Ils sont eux-mêmes comme le Saint des Saints, et leur bouche, exclusivement occupée à répéter les mots de la Torah, est pareille à un ustensile consacré au service du Temple. C’est parce qu’ils sont considérés comme le Temple lui-même, et que le monde se maintient grâce à eux, qu’ils n’interrompent pas leur étude, même pour construire le Temple.

Il est du devoir de l’homme de devenir semblable au Premier Homme avant la faute, alors seulement la Présence divine habitera ce bas monde. Telle est la raison d’être de la création. C’est pourquoi la Torah commence par la lettre beth, dans le sens de bayt, maison et habitation pour la Présence divine, et l’homme est sa résidence. Tel est le sens du lien entre le dernier verset de la Torah: « ...aux yeux de tout Israël » et le premier verset: « au commencement D. créa ... » car l’homme et la Torah sont les résidences de la Présence Divine.

Comment l’homme peut-il devenir une résidence pour la Présence Divine? En étudiant la Torah écrite et orale, en accumulant les paroles de Torah comme on accumule des trésors et en se pénétrant de la crainte de D. Nous pouvons supposer que c’est ce qui est indiqué dans le verset (Béréshit 1:26): « Et D. dit: Faisons l’Homme à Notre image et à Notre ressemblance et qu’il domine les poissons dans les mers et les oiseaux dans le ciel ». Comme nous l’avons vu plus haut, ce verset décrit l’homme qui tient de la divinité par sa ressemblance avec D. et dont le rôle est de dominer les poissons des mers et les oiseaux du ciel. Yam, la mer, représente allégoriquement la Torah écrite, comme il est dit « la mer du Talmud », et « la Torah est plus vaste que la terre et plus profonde que les mers » (Yov 11:9). Le mot shamayim, le ciel, représente la Torah orale, car ce mot est composé de esh, le feu, et mayim, l’eau (Rashi, début de Béréshit) qui représente la Torah, comme il est dit: « il n’est d’eau que la Torah (Babba Kamma 17a), et « il n’est de feu que la Torah » (Midrash Téhillim 16:7) et « la Torah tout entière est un feu » (Tanh’ouma Yithro 12). C’est donc que la raison d’être de l’homme est de s’abreuver de mayim et de shamayim, de Torah écrite et orale, comme un trésor, et alors il est « Homme », une résidence pour la Présence divine, en toute pureté et en toute sainteté.

Les Sages ont dit (Yoma 39a): « Celui qui se sanctifie tant soit peu ici-bas est grandement sanctifié en haut, celui qui se sanctifie en ce monde est sanctifié dans le monde à venir ». Dans la mesure où l’homme se sanctifie, D. prolonge et renforce cette sanctification. C’est alors que la majesté de D. se dévoile, Son règne s’étend dans le monde, et le monde est rempli de la connaissance du Nom de D. Alors tous acceptent de plein cœur le joug de D. Roi du monde.

Quelle est la voie à suivre?

Les Sages ont dit: « Une bonne action entraîne une autre bonne action ». Chacun a l’obligation d’observer tous les commandements, et ne doit  pas abandonner un commandement pour en accomplir un autre, car nous n’avons reçu le droit de ne négliger aucun commandement. L’Homme a transgressé le commandement de D., lui interdisant de manger de l’arbre de la Connaissance du bien et du mal, dans l’intention de recevoir d’autres commandements, et il en fut puni. C’est un enseignement pour toutes les générations.

 

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