Les enfants sont la couronne des parents

Il est écrit (Ichaya 29 :22) : « Ainsi parle l’Eternel à la maison de Ya’akov, le libérateur d’Avraham... » Rabbi Chmouel Bar Yits’ak dit : Avraham fut sauvé de la fournaise ardente grâce au mérite de Ya’akov... Nimrod avait condamné Avraham à mourir brûlé, mais D. a vu que Ya’akov allait être issu de lui plus tard et Il dit : Avraham mérite d’être sauvé grâce à Ya’akov, c’est ce qui est écrit : Ainsi parle l’Eternel à la maison de Ya’akov... » (Béréchith Rabah 63 :2 ; Yalkout Chimoni Ichaya 436). C’est ce qui fait dire aux Sages que « les enfants sont la couronne de leurs parents ».

Le Rabbin Aaron Kotler dans son livre Nichmat Aaron commente clairement cet enseignement :

« Avraham avait la connaissance de son Créateur, il pratiquait de lui-même toute la Torah, il en était venu de lui-même à la connaissance de D. et de Ses justes voies, il avait lutté contre le tyran Nimrod, les magiciens, les rois, contre les législations de tous ces peuples hérétiques pour qui l’idolâtrie était sacro-sainte. Il avait découvert la voie du bien et de la bonté qui découlent du principe de la foi en D., et il s’était laissé jeter dans la fournaise ardente pour sanctifier le Nom de D., mais tout cela n’aurait pas suffi pour le sauver de la fournaise. Sans aucun doute, il aurait reçu une juste récompense de ses mérites dans le monde à Venir, mais il n’aurait bénéficié d’aucun miracle, n’était-ce que « Ya’akov a libéré Avraham ».

Cette citation éveille notre étonnement et soulève un certain nombre de questions :

1. Le courage manifesté par Avraham pour sanctifier le Nom de D. serait resté inconnu. Ni son intégrité, ni sa droiture, ni ses mérites personnels n’ont sauvé Avraham, mais seul le mérite de Ya’akov le sauva. Est-ce possible ?

2. N’est-il pas écrit (Michley 13 :24) : « Ménager les coups de bâton c’est haïr son fils, mais celui qui l’aime a soin de le corriger » ? Les Sages demandent (Yalkout Chimoni, Michley 950) : « Y a-t-il un père qui haïsse son fils ? » Et ils répondent : « S’il ne le réprimande pas et ne le dirige pas dans la voie de la Torah, de la sagesse et de la bonne conduite, il finira par le haïr ». En le corrigeant il montre qu’il l’aime, et s’il le réprimande il lui devient cher. Les Sages (Béréchith Rabah 53 :16) appliquent à Avraham le verset : « Celui qui ferme les yeux et ne veut pas voir le mal... » (Ichaya 33 :15) car il avait fermé les yeux sur la mauvaise conduite d’Ichmaël. S’il l’avait réprimandé et corrigé comme il éduquait son fils Yits’hak, Ichmaël n’aurait (peut-être) pas chuté. Les Sages disent aussi à propos d’Yits’hak : « C’est parce qu’il a justifié la malfaisance d’Essav que sa vue a faibli (Béréchith Rabah 65 :3), comme il est écrit (Ichaya 5 :23) : Ceux qui se laissent soudoyer et innocentent le méchant, qui refusent aux innocents la justice qui leur est due », car Yits’hak s’était laissé soudoyer par Essav en acceptant les produits de sa chasse. Si Yits’hak avait réprimandé et corrigé son fils Essav de la même façon qu’il éduquait Ya’akov, Essav n’aurait pas chuté, et la vue d’Yits’hak n’aurait pas faibli. De même, si Avraham n’avait pas réprimandé et corrigé son fils Yits’hak et qu’Yits’hak à son tour n’eût pas réprimandé et corrigé son fils Ya’akov, ce dernier n’aurait pas eu une descendance d’hommes vertueux. Avraham a éduqué Yits’hak, ce qui a permis à Yits’hak, à son tour, d’éduquer Ya’akov dans la voie de D. et d’en faire un homme vertueux. C’est donc le mérite d’Avraham qui a sauvé Ya’akov des mains d’Essav et de Laban. Mais le Midrach nous dit au contraire que c’est Ya’akov qui a sauvé Avraham. Comment le comprendre ?

3. Il y a une autre difficulté. Le mérite d’Avraham est plus grand que celui de Ya’akov, car Avraham a vécu dans une société idolâtre, et de lui-même, sans aucune aide extérieure, il en est venu à la connaissance de D. Combien d’épreuves et de souffrances il a supportées et surmontées afin de connaître la vérité, comme l’écrit le Rambam (début de Halakhoth Akoum), et cela durant le règne du cruel roi Nimrod. C’est certainement un grand mérite, car il fut le premier à se sacrifier pour sanctifier le Nom de D.  Tel n’est pas le cas de Ya’akov qui a grandi chez Yits’hak dans la voie de la Torah, et qui n’a pas subi d’épreuves durant son enfance. Il apprenait la Torah en compagnie de son père et dans les tentes de Chem et Ever (Méguilah 17a ; Béréchith Rabah 63 :15). En quoi donc le mérite de Ya’akov est-il plus grand que celui d’Avraham, au point que c’est lui qui a sauvé Avraham de la fournaise ardente ?

Pour répondre, citons tout d’abord les paroles de nos Sages (Sotah 49a) : « Lorsque Rabbi Akiva est mort, l’honneur de la Torah a disparu ». Il y avait pourtant au temps de Rabbi Akiva et après lui, beaucoup d’hommes sages et vertueux, qui chérissaient l’honneur de la Torah. Pourquoi est-il dit qu’à sa mort, l’honneur de la Torah a disparu ? Est-ce concevable ?

C’est que Rabbi Akiva avait une façon toute particulière d’honorer la Torah, que l’on ne rencontre chez aucun autre. Rachi explique que « Rabbi Akiva élaborait sur chaque ponctuation de la Torah des montagnes de lois. Tel est l’honneur de la Torah, elle n’a rien de superflu » (Mena’hoth 29b).

Il faut rappeler que Rabbi Akiva, durant toute sa vie, se souciait particulièrement de ce que la Torah ne soit pas négligée dans le sens où il est dit « Si ce n’est pas maintenant, quand ? » (Avoth I :14). Chaque minute qui n’est pas consacrée à la méditation est perdue, et chaque minute peut être utilisée à expliquer des montagnes de lois à propos de chaque ponctuation. De toutes ses forces, Rabbi Akiva veillait à l’honneur des Sages qui fixent la tradition, les exégèses de la Torah, et les lois qui sont aussi importantes que les mots de la Torah. Nous apprenons que lorsque Rabbi Akiva était en prison, son serviteur Yochoua Hagarsi lui apporta de l’eau pour assouvir sa soif, mais Rabbi Akiva l’utilisa pour purifier ses mains et ne voulut pas boire (Yirouvin 21b). Il aurait pu boire l’eau et se couvrir les mains pour manger le pain (Rambam Halakhoth Brach’oth VI :18 ; Choul’han Aroukh 163 :1), mais il ne voulait pas transgresser les décrets des Sages et l’ablution rituelle des mains est, comme on le sait, une ordonnance rabbinique (‘Houlin 105a) : « Nous devons obéir aux décisions des Sages, et le lavage rituel des mains avant la consommation de pain est un commandement des Sages » (Rachi ad. lod.). Il observait ponctuellement les ordonnances rabbiniques, plus que tout autre à son époque.

Son respect des Sages était tel qu’il alla personnellement visiter Rabbi Eliézer que les Sages avaient excommunié à cause d’une dispute concernant la purification d’un four en céramique (Baba Metsya 59b). C’est justement Rabbi Akiva qui alla le visiter, parce qu’il honorait les Sages et leurs ordonnances, et il savait qu’il devait lui-même visiter Rabbi Eliézer.

Nous apprenons aussi (Sanhédrin 68a) que « lorsque Rabbi Eliézer (qui avait été excommunié) tomba malade, Rabbi Akiva et ses collègues allèrent lui rendre visite et ils s’assirent à une certaine distance de lui, à cause de l’excommunication. Rabbi Eliézer dit : Je serai étonné qu’ils meurent d’une mort naturelle (nous savons que les Sages qui le visitèrent font partie des dix martyrs suppliciés par les Romains). Rabbi Akiva lui demanda : Quelle sera ma mort à moi ? Rabbi Eliézer lui répondit : Ta mort sera plus douloureuse que la leur ». Rachi explique : « Parce que ton cœur est vaste comme un hall et si tu m’avais servi, tu aurais beaucoup approfondi la Torah ».

Qui est plus grand que Rabbi Akiva qui a si bien respecté l’honneur de la Torah et son enseignement, et dont il est dit (Ketouboth 63a) qu’il a étudié pendant douze ans sans interruption. Au bout de douze ans il rentra chez lui et il entendit, à travers la porte, sa femme dire à quelqu’un qui s’étonnait de l’absence de son mari : « Si Rabbi Akiva m’écoutait, il retournerait à la Yéchivah étudier la Torah douze ans encore ». En entendant ces mots, Rabbi Akiva n’est même pas rentré chez lui voir sa femme, il a fait demi-tour et est retourné à la Yéchivah poursuivre son étude douze ans encore. Il n’a même pas salué sa femme après douze ans d’absence !

Nous savons que Rabbi Akiva eut des disciples. Le Talmud raconte (Yirouvin 53b) que « Rabbi Yossi HaGlili a rencontré Brouria, la femme de Rabbi Meir. Il lui demanda : Quel chemin prendre pour aller à Lod ? Elle lui répondit : Glili ! Imprudent ! Tu aurais dû demander : Vers où Lod ? Les Sages n’ont-ils pas dit (Avoth I :5) : Ne prolonge pas la conversation avec ta femme... à plus forte raison avec la femme de ton ami ! » Elle voulait lui signifier qu’au lieu de prononcer des mots inutiles, il est préférable de les consacrer à des paroles de Torah, veiller à l’honneur de la Torah et de ceux qui l’étudient, et ne pas perdre un seul instant de Torah. La Michna des Pirkey Avoth ajoute : « De là ils ont tiré la conclusion que quiconque est prolifique en paroles inutiles... est vide de paroles de la Torah ». Au lieu de prononcer de vaines paroles, qu’il médite la sagesse de la Torah.

Cela nous indique de quelle façon honorer la Torah. Tous ceux qui suivent l’enseignement de Rabbi Akiva et imitent ses actes grandioses tiennent de lui et c’est comme si Rabbi Akiva n’était venu en ce monde que pour leur enseigner comment servir D., et c’est donc pour le mérite de ses disciples que Rabbi Akiva vint au monde. Même si personne ne peut agir exactement comme lui, de toute façon, la grande humilité de ses disciples justifie leur venue au monde qui n’a pour but que d’enseigner à Israël comment honorer la Torah, à l’exemple de leur maître. Cela signifie que ce sont les élèves de Rabbi Akiva qui lui ont donné la force d’enseigner la voie de D. à chaque génération. Le mérite de ses élèves augmente son propre mérite et la grandeur de Rabbi Akiva est d’avoir réussi à établir fermement l’honneur de la Torah.

Il en est de même de Moché Rabbeinou. Il a toujours prié pour les enfants d’Israël, mais lorsqu’ils commirent la faute du veau d’or, D. dit à Moché : « Va, descends... » (Chemoth 32 :7), et les Sages expliquent (Brach’oth 32a) : « Descends de ta grandeur que Je ne t’ai accordée qu’en faveur d’Israël ». Bien que Moché ait été l’homme le plus grand de son temps, c’est uniquement grâce au mérite des Enfants d’Israël qu’il a pu être un grand prophète, « père de tous les prophètes » (Vayikra Rabah 1 :15). Lorsque le peuple fauta, Moché perdit son prestige, car dorénavant, il n’avait plus d’ascendant sur Israël. Il est dit de lui (Bamidbar 12 :3) : « L’homme Moché était le plus humble de tous les hommes qui soient sur terre », ce qui signifie que sa grandeur ne dépendait que des Enfants d’Israël. Son humilité extrême fait sa grandeur, et sa puissance lui vient de tout le peuple, car c’est le peuple tout entier qui lui donnait cette force.

Nous constatons que le pouvoir de D. aussi grandit et s’élève en fonction du mérite des Enfants d’Israël. La Kabalah demande : « Pourquoi D. a-t-Il créé le monde ? Et de répondre que D. est bienveillant et miséricordieux, et s’Il n’avait pas crée le monde, envers qui serait-Il bienveillant et miséricordieux, et sur qui régnerait-Il ? Sa Providence veille sur les Enfants d’Israël, et ce n’est que par leur mérite que D. est proclamé Roi, puisqu’il n’y a pas de Roi sans peuple (Kad Ha’Kema’h, Roch HaChanah 70a). Dans la prière, nous proclamons D. Roi, afin d’accepter Sa souveraineté et de prendre sur nous le joug divin (Roch HaChanah 15a). A propos du verset (Téhilim 25 :8) : « Les fautes de mon jeune âge et mes crimes... » les Sages expliquent : D. dit à Israël : « Je vous suis reconnaissant, car c’est pour vous que J’ai créé le monde, et si ce n’était pour vous, tous les bienfaits que J’ai en réserve, à qui les aurais-Je donnés ? » (Yalkout Chimoni 702).

Les Sages disent (Ekhah Rabah 1 :35) : « Lorsque Israël obéit à la volonté de D., il donne plus de pouvoir aux cohortes célestes ». Surtout le jour de Kippour, lorsque nous nous repentons et que nous nous rachetons de nos fautes, nous rachetons aussi D. dans le sens où il est dit que « Ya’akov a racheté Avraham » car nous donnons du pouvoir aux cohortes célestes. C’est que le pouvoir de D. se manifeste dans le monde grâce au peuple juif, et Il ressent un grand plaisir lorsque nous affirmons Sa Toute-Puissance.

Il en est de même d’Avraham qui fut sauvé de la fournaise ardente grâce au mérite de Ya’akov, qui représente la qualité de Splendeur (Zohar III, 302a), pour qu’Avraham puisse enseigner à Ya’akov comment servir D. avec dévotion. Partout où il allait, durant toute sa vie, Ya’akov était attaché à la Torah (Béréchith Rabah 95 :2 ; Tan’houma Vayigach 11) ; même dans les circonstances les plus difficiles, il est resté intègre, et il a toujours exigé de ses enfants un attachement à la Torah (Chemoth Rabah 1 :1). Si Avraham n’avait pas été sauvé de la fournaise ardente, Ya’akov n’aurait eu personne pour lui apprendre la Torah et n’aurait pas su comment servir D. avec une dévotion parfaite. Et donc, par le mérite de l’élève (Ya’akov), le maître (Avraham) est sauvé, afin d’enseigner à ses descendants après lui comment servir D. (de même que le succès de Rabbi Akiva vient du mérite de ses élèves, et que le mérite des Enfants d’Israël fait la grandeur de Moché et confirme la Toute-Puissance de D.). Si Avraham n’avait pas dû avoir d’enfants, il n’aurait pas été sauvé. Ce n’est pas Yits’hak qui l’a sauvé, car Yits’hak a enfanté Essav, qu’il n’a pas réussi à corriger. C’est Ya’akov - qui a su châtier ses enfants - qui a sauvé Avraham et lui a permis de surmonter les dix épreuves qui l’assaillèrent (Avoth V :3 ; Midrach Téhilim 18 :25 ; Pirkey D’Rabbi Eliézer 26) et de poursuivre de lui-même la voie de la justice (Béréchith Rabah 30 :10). Il faut attribuer son succès au mérite de Ya’akov.

Il est écrit : « La maison de Ya’akov racheta Avraham ». Ce rachat a le sens de délivrance, pour dire que c’est grâce à l’enseignement que Ya’akov reçut d’Avraham qu’Avraham fut sauvé de la fournaise ardente. Le mot Pada, racheté, y fait allusion, puisque ce mot a la même valeur numérique que le mot Taf, les jeunes enfants. Ce sont eux - Ya’akov et ses enfants - détenteurs de la tradition enseignée par Avraham, qui l’ont sauvé, puisque le pouvoir d’Avraham vient de Ya’akov qui poursuit sa voie, la voie de la Torah et de la pratique des commandements pour toutes les générations, et donc ce sont ces jeunes enfants qui l’ont sauvé de la fournaise.

Il est écrit (Béréchith 12 :1) : « Et l’Eternel dit à Avraham quitte ton pays, ton lieu de naissance etc. ». Nous savons que sortir de Haran où il avait grandi pour se diriger vers la terre de Canaan, était une dure épreuve, mais Avraham devait obéir à l’ordre de D. et il quitta Haran sans opposer de résistance. Bien que D. lui ait dit de quitter Haran, ce lieu impur, un lieu qui soulève la colère divine - h’aron af (Rachi, fin de la section Noa’h), il lui était difficile de quitter un environnement qui lui était tellement familier.

Par contre, il est écrit « Ya’akov sortit de Béer Cheva » (Béréchith 28 :10). Son père lui ordonna de quitter ce lieu saint où planait la Présence Divine, et d’aller à Haran, ce lieu qui soulève la colère divine. Avraham dut quitter un lieu impur pour se rendre vers un lieu saint, tandis que Ya’akov reçut l’ordre de quitter un lieu saint pour se rendre en un lieu impur, afin que les épreuves qu’il allait subir chez Laban lui permettent de parvenir à une élévation encore plus grande. Il est vrai que Ya’akov aurait pu envoyer un émissaire à Haran pour lui trouver une épouse, mais il obéit à l’ordre de son père. Il est certain que si Yits’hak n’avait pas bien connu les qualités de Ya’akov, il ne l’aurait pas envoyé là-bas. Quoi qu’il en soit, Ya’akov sortit joyeusement de sa ville sainte pour se rendre à Haran, tandis qu’Avraham eut des difficultés à quitter son pays natal pour aller en terre de Canaan.

Cette constatation nous permet de comprendre la grandeur de Ya’akov. Avraham a donné naissance à Yits’hak - celui qui s’est porté en sacrifice comme un pur holocauste (Béréchith 64 :3) - et Yits’hak a enfanté Ya’akov, mais le mérite de Ya’akov fut plus grand que le leur, comme il est écrit (Mich’a 7 :20) : « Tu as donné la Vérité à Ya’akov ». La vérité est la qualité intrinsèque de Ya’akov, et la Torah est Vérité (Yérouchalmi Roch HaChanah III :8 ; Tana D’Bey Eliyahou Zouta 21). Ya’akov n’a jamais abandonné la Torah et n’a jamais cessé d’être attaché à elle, même lorsqu’il était dans une société de gens malfaisants, comme il est dit (Midrach Hagadah Béréchith 32 :5) : « J’ai habité chez Laban... » Le mot garti, j’ai habité, a la valeur numérique de six cent treize, le nombre total des commandements de la Torah, et c’est comme si Ya’akov avait dit : « J’ai observé toute la Torah chez Laban ». C’est cela qui lui donne la supériorité et le mérite de pouvoir sauver Avraham de la fournaise ardente. Lorsque Avraham fut jeté dans la fournaise, c’est le mérite de Ya’akov, resté fidèle à la Torah dans les circonstances les plus difficiles, qui l’a sauvé. Bien qu’Avraham ait été sans aucun doute très grand, Ya’akov avait déjà choisi la Torah avant sa naissance. Déjà dans le ventre de sa mère, il avait choisi pour sa part le monde à Venir (Tana D’Bey Eliyahou Zouta 19). Et surtout, c’est le portrait de Ya’akov, gravé sur le Trône de Gloire (Béréchith Rabah 2 :2 ; Tan’houma Bamidbar 19), qui protège tous ceux qui sont attachés à la Torah. Il a également protégé Moché, dont les Sages disent (Chabath 88b) : « Lorsqu’il monta recevoir la Torah, les anges voulaient le brûler, mais D. lui dit : accroche-toi à Mon Trône et réponds à leurs arguments », et le portrait de Ya’akov est gravé sur le Trône de Gloire, pour avoir combattu et vaincu l’ange d’Essav (‘Houlin 92a). C’est comme si D. avait dit à Moché : le mérite de Ya’akov est suffisamment grand pour te protéger de leur feu et te permettre de leur répondre.

Le mérite de Ya’akov est supérieur à celui d’Avraham, et c’est ainsi qu’Avraham fut sauvé de la fournaise grâce à Ya’akov.

 

Article précédent
Table de matière
Paracha suivante

 

Hevrat Pinto • 32, rue du Plateau 75019 Paris - FRANCE • Tél. : +331 42 08 25 40 • Fax : +331 42 06 00 33 • © 2015 • Webmaster : Hanania Soussan