La nomination du roi, ou l’équité selon la Torah

Commentant le verset: Véhayah Et quand il occupera le siège royal, il écrira pour son usage Michnéh HaTorah Hazoth une copie de cette doctrine en s’inspirant des Pontifes, descendants des Lévites (Deutéronome 17:18), les Sages expliquent que le roi doit avoir deux rouleaux de la Torah, l’un dans sa Trésorerie, l’autre qui l’accompagne là où il va (Sanhédrine 21b). Pourquoi deux? demandent les Sages. Un seul lui suffirait. Il le prendrait chaque fois avec lui et à son retour au palais le placerait dans sa Trésorerie!

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, VaHaYaH implique toujours une notion de joie. On y retrouve aussi les lettres du Nom Divin YHVH. En d’autres termes, le Roi doit éprouver de la joie à constater que son peuple lui obéit et se conforme à sa volonté. Il doit toutefois ne pas perdre de vue le fait que le Saint, béni soit-Il, siège au-dessus de lui sur Son Trône et voit comment il juge son peuple.

Le roi a donc besoin de deux rouleaux de la Torah, l’un qu’il emporte constamment dans ses déplacements pour juger le peuple, et l’autre pour montrer que l’Eternel se trouve avec lui et surveille sa conduite, même dans sa trésorerie. Il doit sentir ce qu’Il désire de lui, qu’il rende la justice, qu’il élimine la descendance d’Amalek et reconstruise le Temple (Sanhédrine 21b). Ce second rouleau vient lui rappeler que la Torah doit siéger constamment en lui, comme il est dit: Ta loi a pénétré jusqu’au fond de mes entrailles (Psaumes 40:9) et il ne doit pas croire qu’étant roi, il est libre de ne pas l’étudier... D’ailleurs, la partie du verset lui même Michnéh HaTorah Hazoth, montre quil s’agit bien de deux rouleaux de Torah la Torah portant le nom de Zoth (Ménahoth 53b). Il est écrit aussi: Vézoth Et ceci est la Torah que Moïse exposa aux enfants d’Israël (Deutéronome 4:44).

Comme chaque Juif porte le nom de roi, nommé par l’Eternel pour régir la nature, comme chacun est l’enfant du roi (Chabath 67a), il doit particulièrement veiller à s’engager dans l’étude de la Torah. Qu’elle pénètre ses entrailles, c’est-à-dire qu’elle doit se trouver dans sa Trésorerie. Elle doit l’accompagner aussi dehors, dans ses affaires. Il procure ainsi une grande joie (véhayah) à l’Eternel. Cette joie, il l’éprouve lui aussi, du fait qu’il a réussi à éliminer son mauvais penchant et voit partout l’existence du Grand Roi, son Créateur.

Les juges et policiers, qui revêtent l’aspect de roi qui inspire la crainte à tout le monde, doivent donc avoir un comportement modèle, donner l’exemple au peuple. Ils doivent s’abstenir de semer la terreur au sein de leurs concitoyens et surtout viser à glorifier le Nom de Dieu dans tous les jugements qu’ils rendent, comme il est écrit: Que toutes tes actions soient pour accomplir la volonté de Dieu (Avoth 2:17). Ils doivent enfin faire preuve d’humilité et ne pas prétendre par exemple que c’est grâce à eux que les vols ont cessé. L’Eternel sera empli de joie devant leur attitude.

Que Dieu nous aide à jouer le rôle de juges et policiers sur nous-mêmes; à accomplir la mitsvah donnée au roi de porter constamment avec nous deux rouleaux de la Torah, à l’extérieur vis-à-vis de nos amis et proches, comme dans notre propre Trésorerie, c’est-à-dire dans les fibres mêmes de notre coeur. Que la crainte de l’Eternel vise exclusivement à nous inciter à nous conformer à Sa volonté. Qu’Il nous aide à éliminer toute trace d’orgueil... Les premières et dernières lettres de chacun des termes ChoftiM VéchoteriM forment CheM et VéchaM: servir notre Dieu sans glorifier notre nom (chem). CheM et VéChaM formant MéChaMeCh, notre rôle consistera essentiellement à Le servir comme un esclave sert son maître, pour mériter ainsi de recevoir le joug divin.

 

 

Tu institueras des juges et des policiers
TABLE DE MATIERE
La Torah sert de juge et policier à l’homme

 

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