Le bouc pour Azazel est une façon de faire taire nos accusateurs

Il est écrit : « Le bouc que le sort aura désigné pour Azazel (...) sera envoyé à Azazel dans le désert » (Lévitique 16, 10), et encore : « Le bouc emportera sur lui tous leurs péchés dans un pays solitaire, on enverra le bouc dans le désert » (Ibid. 22).

Les Sages ont dit que le jour de Kippour, Dieu a pardonné à Israël la faute du Veau d’Or dans la joie, et a dit à Moïse « J’ai pardonné comme tu l’avais demandé » (Nombres 14, 20) (Seder Olam 86, Tan'houma Tissa 20, Rachi sur Deutéronome 9, 18), après quoi Moïse est descendu de la montagne en portant dans ses deux mains les deuxièmes Tables de la Loi. Il est écrit en effet : « Car en ce jour il vous sera pardonné afin de vous purifier » (Lévitique 16, 30).

Il nous ont également enseigné (voir entre autres Pirkei Derabbi Eliezer 46, Zohar I 190a, II 237b) que le fait d’envoyer le bouc pour Azazel au désert (au lieu de le sacrifier dans le Temple) représente un cadeau que Dieu envoie à Esaü, qui est le Satan (Ibid. I, 170b), ainsi que le mauvais penchant (Ibid. II, 42a) et l’ange de la mort (Tikounei Zohar MiZohar ‘Hadach 171a), afin de le soudoyer pour qu’il ne vienne pas déranger la sainteté de ce jour en s’attaquant aux benei Israël. C’est la même idée que celle du cadeau envoyé par Jacob à son frère Esaü pour assouvir sa convoitise et l’inciter à s’en aller et à se détourner de lui.

Le Midrach nous parle de deux bons chevreaux (Béréchith Rabah 65, 10), bons pour toi (Jacob) parce qu’ils vont te permettre de prendre les bénédictions, et bons pour tes descendants, qui grâce à eux recevront le pardon le jour de Kippour, ainsi qu’il est écrit : « Car en ce jour il vous sera pardonné pour vous purifier, etc. » (Lévitique 16, 30). Le bouc à Azazel est donc un cadeau adressé à Esaü de la part du Roi.

Tout cela paraît incompréhensible. 1) Pourquoi est-il nécessaire de suborner l’ange tutélaire d’Esaü plutôt que celui de tout autre peuple ? 2) Dieu ne pourrait-il fermer la bouche aux accusateurs des benei Israël sans cadeau corrupteur ? 3) Il faut aussi comprendre pourquoi le bouc, qui est un cadeau à Esaü, a reçu le nom de « bouc pour Azazel » plutôt que tout autre nom ? (voir à ce propos Torath Cohanim 16, 28, Yoma 67b).

Il faut enfin expliquer la descente de Moïse le jour de Kippour. Pourquoi a-t-il dû rester sur la montagne quarante jours et quarante nuits pour recevoir les deuxièmes tables (« Je suis resté sur la montagne comme la première fois, quarante jours et quarante nuits » (Deutéronome 10, 10)) ? N’aurait-il pas suffi qu’il monte et redescende avec immédiatement, sans s’attarder ? Il connaissait déjà la Torah de la fois précédente, puisque le jour Dieu lui apprenait la Torah écrite et la nuit la Torah orale (Chemoth Rabah fin de Michpatim, Tan'houma Tissa 28). Fallait-il donc recommencer à tout étudier ? Et pourquoi est-il redescendu le jour de Kippour plutôt que tout autre jour ? (à ce propos, voir Rachi sur Deutéronome 9, 18 et autres commentateurs).

Pour expliquer tout cela, voyons en introduction ce que disent les Sages (Béréchith Rabah 65, 20, Peti’hah de Eikha Rabah 2) à propos du verset « La voix est la voix de Jacob et les mains sont les mains d’Esaü » (Genèse 27, 22), à savoir qu’au moment où la voix de Jacob se fait entendre dans les lieux de prière et d’étude, les mains d’Esaü n’ont aucun pouvoir. Sur le verset « Quand tu gémiras, tu t’affranchiras de son joug » (Ibid. 27, 40), ils ont également dit (Béréchith Rabah 67, 7, Rachi et Yonathan Ibid.) que la bénédiction d’Isaac à Esaü signifiait que lorsque Jacob s’affranchirait du joug de la Torah, il pourrait le vaincre.

Cette bénédiction est donc le fondement de toute l’existence de Jacob et du peuple d’Israël pour toutes les générations, car le monde entier n’existe que par le mérite de la présence de la Chekhinah et de l’étude de la Torah. Quand la Chekhinah ne réside pas en bas, le monde ne peut plus subsister, or elle n’est là que par le mérite de la Torah, qui « donne de la force à Dieu » (d’après Psaumes 68, 35), par conséquent sans Torah le monde ne peut se maintenir à l’existence, ainsi qu’il est écrit : « Si mon alliance avec le jour et la nuit cessait de subsister, Je n’aurais pas fixé de lois au ciel et à la terre » (Jérémie 33, 25), ce qui est interprété comme signifiant : sans la Torah, le ciel et la terre ne pourraient subsister (Pessa’him 68b, Nédarim 32a). Pour le Zohar (I 185a), « Tout se tient par l’existence de la Torah, et le monde ne continue à exister que par la Torah ». La Torah est l’existence des êtres supérieurs et des êtres inférieurs, et même au cas où le monde continuerait peut-être à exister, malgré tout sans elle la main d’Esaü détiendrait le pouvoir.

C’est l’allusion qu’a faite Isaac à Jacob : ou bien la voix de la Torah se fera entendre, ou bien c’est malheureusement la voix d’Esaü qui se fera entendre. Par conséquent, l’arme principale de Jacob contre Esaü est la Torah qui est le but de toute la Création, et au moyen de laquelle l’homme peut influer sur tous les mondes avec une puissance extraordinaire pour la sanctification du Nom de Dieu.

On comprend donc parfaitement pourquoi à Kippour on tente de corrompre l’ange tutélaire d’Esaü et non un autre : c’est que la cause profonde de toutes les fautes est la négligence dans l’étude de la Torah, et que lorsque la voix de Jacob ne se fait pas entendre, la voix et la main d’Esaü y gagnent la puissance de faire du mal et d’attaquer les benei Israël le jour de Kippour, ce terrible jour où ils sont jugés sur la négligence dans l’étude de la Torah. La voix d’Esaü accuse, or on ne peut pas modifier les parole d’Isaac, et la justice doit suivre son cours. C’est pourquoi on suborne l’ange d’Esaü avec un bouc, qui est choisi par le cohen gadol. Celui-ci lui impose les mains et prononce sur lui le Nom de Dieu. Cela donne au Satan une nourriture considérable qui l’incite à se taire et à renoncer à présenter les paquets de fautes dont il avait l’intention d’accuser les benei Israël. De plus, pour obtenir ce présent il est également disposé à juger favorablement les benei Israël et à prendre leur défense (Pirkei Derabbi Eliezer 46). S’il n’a absolument pas la permission d’accuser le jour de Kippour (Yoma 20a, Nédarim 32b), c’est parce qu’il a reçu cet immense cadeau et qu’il jouit de ce bouc.

Cela reste vrai de nos jours, où il n’y a plus de Temple et où l’on n’envoie plus le bouc à Azazel : on continue à lire ce passage le jour de Kippour, pour que cela nous soit considéré comme si nous l’avions suborné par ce cadeau, comme dans l’expression « nos lèvres remplaceront les taureaux » (Osée 14, 3). Notre prière opère elle aussi une expiation, étant donné qu’elle remplace les sacrifices (Bérakhoth 26b, Zohar II, 20b), tout cela pour le faire taire afin qu’il n’accuse pas les benei Israël. C’est pourquoi nous évoquons tout le service de Kippour dans la prière : elle s’appelle un service, et elle a les mêmes effets (Sifri Ekev 11, 13).

Nous pouvons maintenant analyser le mot Azazel, dont la valeur numérique se décompose en AZ et HoL (« insolent » et « profane »), ce qui signifie qu’au lieu de le laisser accuser les benei Israël dans son insolence (AZouth), Dieu le domine, le fait taire et le rend profane (HouLin) par le cadeau corrupteur qu’il reçoit. De plus, le mot LaAzazel (« pour Azazel ») a la même valeur numérique que AZ et SaH, ce qui constitue une allusion au Satan qui parle (SaH) continuellement pour accuser les benei Israël, sans aucune honte. Mais le jour de Kippour Dieu le fait taire et le rend profane (HouLin) et sujet de dérision dans tous les mondes, au point qu’il se voit repoussé du domaine de l’Eternel, tout cela par l’importance de l’étude de la Torah, qui couvre la voix d’Esaü. Or cette voix qui s’élève des synagogues et des lieux d’étude a le pouvoir de fermer la bouche aux accusateurs non seulement le jour de Kippour, mais aussi tous les jours de l’année.

On peut faire la même analyse du mot Pessa’h, qui se décompose en PeH SaH (« la bouche qui parle »). Cela signifie que lorsque les juifs racontent les merveilles de la sortie d’Egypte, ils font taire la voix d’Esaü l’accusateur, qui est pourtant extrêmement puissante. Ajoutons en outre que Pessah est formé des initiales de PaH SaH (« filet parlant »), ce qui veut dire qu’en racontant les histoires en question, nous dominons la kelipah qui ressemble à un filet parlant, image évoquée par le verset « Notre âme a été sauvée du filet des oiseleurs, le filet s’est rompu, et nous nous sommes échappés » (Psaumes 124, 7).

Tout ceci doit nous enseigner la gravité de la négligence dans l’étude de la Torah et le tort qu’elle peut causer, car elle permet aux accusateurs d’ouvrir la bouche, et alors seul Dieu dans Sa miséricorde peut les faire taire. Il le fait le jour de Kippour, mais en attendant les dommages sont grands, c’est pourquoi il est clair que pendant toute l’année, il est interdit de négliger d’avoir la Torah en bouche.

Nous comprenons à présent pourquoi Moïse a choisi de descendre avec les deuxièmes tables le jour de Kippour et non un autre : il voulait montrer aux benei Israël que seule la force de la Torah peut fermer la bouche aux accusateurs, et ceci le jour de Kippour (au moyen du cadeau corrupteur), de façon à ce que l’ange tutélaire d’Esaü s’abaisse devant la sainteté. Moïse leur a également annoncé que la faute du Veau d’Or leur avait été pardonnée, et a fait une allusion au fait que par le repentir et la Torah, Dieu ferme la bouche aux accusateurs avec ce cadeau corrupteur. Quelle merveille que cet amour de Dieu pour Israël !

On peut encore ajouter à ce propos que le mot « KIPPouR » est fait des mêmes lettres que PI RaKH (« ma bouche est tendre »), ce qui signifie que le repentir et l’abaissement des benei Israël le jour de Kippour les rendent tendres aux yeux de Dieu, et aussi qu’ils affinent leur bouche par le jeûne et les prières, ainsi qu’il est dit : « le service du cœur, c’est la prière » (Ta’anith 2b, Pirkei Derabbi Eliezer 16). Cette conduite provoque un éveil d’en haut, si bien que Dieu fait taire la bouche (« PeH ») qui parle (« SaH ») pour accuser les benei Israël, ce qui nous montre jusqu’où va la force de ce jour, pour qu’il ait le pouvoir de faire tout pardonner !

C’est la raison pour laquelle Moïse est monté au ciel pendant le mois d’Elloul, entièrement placé sous le signe de la stricte justice. Il s’y est consacré à l’étude et à la prière, a révisé ce qu’il avait étudié la fois précédente pour faire taire les accusateurs au moyen de sa Torah, et a aussi ajouté les deux jours de Roch Hachanah, où Dieu passe du trône de la justice au trône de la miséricorde. A ce moment-là il a atteint le niveau de LeV (« cœur », mot dont la valeur numérique est trente-deux, ce qui évoque les trente jours du mois d’Elloul et les deux jours de Roch Hachanah), car Dieu désire le cœur (Sanhédrin 106b, Zohar II 165b), et on peut appliquer à ce jour le verset « O Dieu, crée pour moi un cœur pur » (Psaumes 51, 12). D’un côté on a donc LeV, et de l’autre LI (valeur numérique : quarante, à savoir les quarante jours du don de la Torah (Mena’hoth 99b)). Ensemble, ces deux mots ont une valeur numérique de soixante-douze, ce qui évoque le Nom sacré de soixante-douze lettres. Pendant les huit jours qui séparent Roch Hachanah de Kippour, Moïse s’est élevé au niveau du huit, au-dessus de la nature (cf. Lévitique 9, 1), et à ce moment-là, le jour de Kippour il a mérité le pardon pour tous les benei Israël, ainsi que Dieu le lui a dit : « J’ai pardonné selon tes paroles » (voir Rachi sur Deutéronome 9, 18).

Il était donc important qu’il reste sur la montagne quarante jours et quarante nuits cette fois-là également (Deutéronome 10, 10), car par son influence sur les benei Israël il les a élevés avec lui jusque dans la sphère supérieure. De plus, quarante jours et quarante nuits font ensemble quatre-vingts. La lettre qui a cette valeur numérique est le PeH (mot qui signifie également « la bouche »). Cela veut dire que par ce séjour sur la montagne, Moïse a réparé ce qui avait trait à la voix, la voix de la Torah qui sort de la bouche (« PeH »), et a donné pour ainsi dire du pouvoir à Dieu, en réduisant l’écorce d’impureté au point de la neutraliser totalement.

Dans le même ordre d’idées, examinons les quarante jours de pardon qui séparent le premier Elloul de Kippour. Comme on le sait, Moïse avait déjà passé quarante jours sur la montagne une première fois, du 18 Tamouz jusqu’à Roch ‘Hodech Elloul, et c’était une période où Dieu était en colère. On trouve une allusion à cette colère dans ce qu’écrit le Maguid Mécharim du Rav Yossef Caro (ainsi que dans le Séfer Hayétsirah) : les mois de Tamouz et Av sont des mois rigoureux, et ensuite vient Elloul, c’est pourquoi tous se lèvent tôt pendant Elloul pour dire les seli’hoth. Si l’on arrive à réparer ce qui doit l’être en Tamouz et Av, le repentir n’est plus nécessaire en Elloul, comme il est écrit au nom du Rav Chmelke de Nickelsbourg sur le verset « J’ai fait un pacte avec mes yeux : pourquoi observerais-je une vierge ? » (Job 31, 1), ce qui désigne le mois d’Elloul (placé sous le signe de la Vierge) : si je me suis conduit irréprochablement auparavant, je n’ai pas besoin d’observer des précautions supplémentaires en Elloul. Mais le Satan réussit à faire partir tout le monde en vacances précisément pendant la période de Tamouz et Av, si bien que la Torah se trouve négligée, alors que c’est cette négligence même qui a provoqué la destruction du Temple (Chabath 119b). Les vacances se prolongent jusqu’en Elloul, et on donne donc ainsi de la force à la kelipah. C’est pourquoi Moïse a vécu ces jours-là dans la colère de Dieu.

Et malgré tout, dans les quarante jours qui séparent Roch ‘Hodech Elloul de Kippour, il est fait allusion au fait qu’on peut tout réparer, faire taire la force accusatrice et s’élever dans la Torah, voire au-dessus de la nature, comme un ange ou un séraphin. C’est cela que doit être le service de tout juif pendant cette période : réduire au silence la bouche d’Esaü et de son ange tutélaire, afin qu’ils n’accusent pas les benei Israël de négliger la Torah pendant toute l’année.

Nous avons cité le fait que l’étude du passage des deux boucs est considérée comme si l’on avait offert des sacrifices : « Quiconque étudie les lois de l’holocauste, c’est comme s’il sacrifiait un holocauste » (Mena’hoth 110a), c’est donc comme si nous avions offert un sacrifice à Dieu et un sacrifice à Azazel. Ce mot peut se lire AZ AZAL (« l’insolent a quitté »), à savoir que l’insolence qui était en lui a disparu à cause du cadeau corrupteur reçu de Dieu, qui l’a complètement neutralisé, au point que sa force d’accusation a disparu totalement. De plus, le mot AZAL a la même valeur numérique que LaH, qui représente les initiales de Lo ‘Hayavim (« non coupables »). Car désormais, il n’y a plus d’accusation, et les benei Israël sont déclarés innocents en toute justice, ce qui montre que le cadeau fait au Satan lui paraît préférable aux paniers de fautes des benei Israël. C’est un grand bienfait de Dieu envers les benei Israël pour fermer la bouche à nos accusateurs, et il s’exerce le jour de Kippour, moment où Dieu se souvient de la cendre de Nadav et Avihou, dont Il a dit « Je me sanctifierai par mes proches » (Lévitique 10, 3), qui sont morts pour la sanctification de Son Nom, et dont on lit l’histoire le jour de Kippour. Il se souvient également de la cendre d’Isaac qui est rassemblée devant Lui sur l’autel (Vayikra Rabah 36, 4), et Il inclut dans ce souvenir tous les justes de toutes les générations qui sont morts pour sanctifier Son Nom.

Le Zohar (III 7b) affirme que les benei Israël « nourrissent » leur père des Cieux. Quand nous réfléchissons à cette idée, l’étroitesse de notre esprit a du mal à concevoir que comment l’homme, fait de poussière et appelé à retourner à la poussière (Genèse 3, 19) puisse « nourrir » Dieu, qui est Tout-Puissant et nourrit le monde entier !

Mais Sa volonté est que les benei Israël Lui demeurent attachés à tout moment par la sainte Torah, et c’est cela qui Lui donne la vigueur de pouvoir diffuser Sa lumière sur nous, sans entendre la voix des accusateurs. C’est  une situation lourde de responsabilité pour les benei Israël, car ils ne peuvent donner à la main de Dieu la force de faire taire les accusateurs que par la Torah. Le Rabbi de Radomsk traite de cette question dans Tiféret Chelomo, à la fin de la parachat A’harei Mot, sur le verset : « Vous observerez mes statuts et mes lois que l’homme fera et par lesquels il vivra » (Lévitique 18, 5). Voici ce qu’il dit : « Toutes les mitsvoth accomplies par les benei Israël viennent régénérer la stature du premier homme, dont dépendent toutes les âmes (Tikounei Zohar, Tikoun 56, 90b) ; c’est ce que signifie « que l’homme fera et par lesquelles il vivra, Je suis l’Eternel », que l’on peut lire également : « et Je vis par elles, moi l’Eternel », à savoir qu’elles sont pour ainsi dire la vitalité de Dieu, ce que la Guemara exprime en disant que les benei Israël « nourrissent » leur père des Cieux. »

Ces notions sont à la base de nos préparatifs la veille de Kippour, lorsque nous nous repentons en prenant sur nous de ne plus faire désormais que le bien : de cette façon nous « nourrissons » Dieu, et ainsi nous Lui donnons des forces pour faire taire tous ceux qui nous accusent. Si dans le monde entier il n’y avait personne pour se repentir, alors les justes de la génération viendraient au secours de la génération entière, comme Rabbi Chimon bar Yo’haï et son fils Rabbi Elazar qui ont estimé  qu’ils avaient la possibilité de délivrer du jugement le monde entier, depuis le jour de la Création jusqu’à leur époque (Soukah 45b). Leur force allait jusque là.

Mais comme nous l’avons expliqué, le repentir ne suffit pas à réduire le Satan au silence, il continue à accuser jusqu’à ce que Dieu lui donne pour ainsi dire en personne un cadeau pour le faire taire. Qui est à l’origine de ce don ? Ceux qui Le nourrissent par la Torah, les mitsvoth et les bonnes actions. C’est là le lien entre l’homme et Dieu, car Dieu accorde à Ses créatures le bienfait de pouvoir pénétrer à l’intérieur même de Lui par la force de leur attachement... et elles Lui donnent alors la force de réduire le Satan au silence, dans un double mouvement de don et de profit ; ils méritent alors le pardon, sans quoi nul ne pourrait tenir devant le Satan et sa clique.

Béni soit le Nom de Dieu, qui dit au Satan : Voici un beau cadeau, va-t’en loin de Moi et loin des benei Israël qui Me nourrissent par leur Torah, car sans eux Je ne pourrais pas du tout te nourrir. C’est absolument inconcevable, et il s’agit d’un secret très profond.

 

La force de l’habitude dans l’accomplissement des mitsvoth
Table de matière
Ne suivez pas leurs coutumes

 

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